Chapitre 21 :

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Le son de sa voix fait écho en moi. Et j'ouvre brusquement les yeux. Ma vision est comme floutée. Je ne comprends pas bien ce qui se passe. J'ai du mal à réfléchir. Mon sang circule dans tout mon corps et je sens les battements de me cœur qui tambourinent dans mon crâne. Je me sens faible.J'ai l'impression que tout mon corps va exploser. La pression est si forte !

Je crois que je suis debout. Je suis en train de me battre. J'aperçois mes griffes. Je suis donc sous forme lupine.  Artémis ? C'est elle qui est au contrôle ?

Le combat fait rage. Je ressens tellement de haine. Il n'y a que ça en moi. Je veux les tuer. Je veux les égorger. Je veux les voir pousser leur dernier cri. Je donne des coups. Il y a des craquements. Mais il n'y a pas de sang. C'est étrangement agréable. Et je le vois lui. Il est en train de se battre. Il me protège de certaines attaques et je fais de même pour lui. On combine nos attaques. C'est parfait. Il peut prédire mes mouvements et moi les siens. On est comme en symbiose.

Ce sont les dernières pensées que j'ai avant de tomber définitivement dans les vapes.

Lorsque je rouvre les yeux, je n'ai plus mal nul part. La douleur s'est volatilisée. Ma haine aussi. Je me sens bien. Je suis plus apaisée. Et pourtant, je remarque que je suis enchaînée. Mes bras et mes jambes sont totalement tendus et retenues par des chaines. Il y a des barreaux tout autour de moi. Je suis dans une prison. Je ne peux pas bouger d'un centimètre. Si je tire sur la chaîne de mon bras droit, cela tire mon bras gauche. Et inversement. Comment est ce que je me suis retrouvée dans cette situation là ?

Les chaînes sont en argent. Ma peau est brûlée. Derrière les barreaux il y a une 2ème cage. Je ne peux définitivement pas bouger.

Puis j'entends une voix. Celle de Marcus.

- Néra ! Tu es là ?

- Oui ! Je suis attachée. Et toi ?

- Moi aussi. Et... tu n'as rien ?

Je regarde mes bras, et mes jambes. Mais je n'ai pas la moindre égratignures. Nos "hôtes" ont pris le temps de me vêtir d'un drap blanc. Je ne peux pas voir mon ventre. Mais je ne sens pas de douleurs. Ma louve a dû me guérir.

Je lui réponds alors :

- Nan je n'ai rien ! Et toi ?

- Moi ça va aussi.

Tout à coup, j'entends le verrou de ma cellule s'ouvrir. Un homme entre. Il doit avoir une trentaine d'années. Mais pourtant il a déjà les cheveux complètement blancs. Ses yeux sont bleus mais extrêmement clairs. Et il a la peau excessivement blanche. Il n'a pas l'air très musclé. Il a même l'air en piteux état. Il ressemble plus à un cadavre qu'à un être humain.

Il s'approche un peu plus de moi. Il me dit d'une voix aussi glaciale que laisse imaginer son corps :

- Alors c'est à ça que ressemble la fameuse louve folle ? C'est pitoyable ! Quand Yvan va voir ça, il va halluciner !

Il éclate de rire. Et moi je ne dis rien. C'est le clan d'Yvan? Il va venir ici ? Il vient pour moi ? Que me veut-il ?

Il continue de parler et de me traiter de moins que rien, mais je ne l'écoute plus. Je suis plongée dans mes pensées. Je n'ai qu'une chose en tête : ce Yvan.

Lassé, l'homme repart en pensant à bien verrouiller la porte. Merde !

Puis Marcus me crie :

- Si Yvan est là, ça veut dire que c'en est fini pour nous.

Je ne réponds rien. Je n'ai jamais vu Marcus aussi défaitiste. Il ne peut pas dire ça. Il n'a pas le droit de dire ça !

Je lui crie alors :

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant