Chapitre 9 :

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Cela fait plusieurs jours que je bois cette "potion magique" et depuis, je n'ai plus de cauchemars. J'arrive à rester sous ma forme humaine apparemment. Ma louve n'a plus refait surface. Je me demande comment elle est. Pourquoi elle est comme ça et pourquoi tout le monde a si peur d'elle. Aux vues des cauchemars que je faisais, j'imagine qu'il y a bien des raisons. Elle a du tuer un sacré paquet de monde. Mais pourquoi ? Qu'est ce que cela fait d'être un loup garou ? Je me suis toujours sentie humaine. Alors quelle est la différence ?

On était chez moi, avec Jared. Il devait être 22h30. J'avais réussi un peu à sympathiser avec lui. Je dis bien "un peu", parce qu'il reste quand même distant. Pour lui je ne suis qu'une simple mission. Alors, il ne voit pas trop l'intérêt de discuter. Mais je sais qu'il peut m'apprendre pleins de choses sur ce nouveau monde. Alors de temps en temps j'essaie de lui tirer les vers du nez.

J'étais en train de bosser sur le projet qu'on a à rendre pour demain, quand tout à coup, la fenêtre s'ouvrie brusquement. Je sursaute. Jared aussi. Il se met à scruter chaque coin de la pièce. Et à... renifler ? Oui c'est ça. Il essayait de sentir chaque odeur, pour y récupérer un indice. Mais rien. Au bout de quelques minutes, il se rassoit sur le canapé. Apparemment ça devait être seulement le vent. Je me reconcentre alors sur mon projet.

Mais, quelques minutes après ça, je sens des mains se poser sur ma taille, et m'agripper fortement. Et d'un coup, je n'étais plus chez moi. Tout s'est passé extrêmement vite. Mon agresseur m'avait posé sur son épaule comme un sac à patate et m'avait fait passé par la fenêtre, en une fraction de seconde. Je n'ai même pas eu le temps de crier, qu'on était déjà dehors. La vitesse m'avait coupé le souffle. J'avais du mal à respirer. Il courait à tout allure à travers la ville, jusqu'à arriver dans la forêt. On passait et évitait les arbres si facilement. J'avais fermé les yeux. Et c'est la que mon premier cri pu enfin sortir.

- AHHHH ! JARED, AU SECOURS !

Mais j'entendis un grognement pour me dissuader de continuer. Mais je continuais quand même de crier. Il fallait qu'il me retrouve. Je ne pouvais pas me laisser kidnapper sans rien faire.

Mais après un n-ième cri, mon agresseur me posa violemment par terre. Nous étions maintenant en haut d'une colline. La vue était dégagée, on pouvait voir toute la ville. Mais lorsque je leva la tête, mon regard ne se posa pas en premier sur le paysage, mais sur mon agresseur. C'était lui. Marcus. Mon corps se mit à trembler tout seul. Son regard noir me faisait tellement peur. J'avais l'impression qu'il ne maîtrisait rien. Lui qui d'habitude avait le regard froid pour ne laisser transparaître aucune émotion, était maintenant dans tous ses états. Il était enragé. Ses mains étaient fermées. On pouvait voir ses jointures devenir blanches. Sa mâchoire était contractée, prête à explosée. L'air autour de nous se faisait de plus en plus pesant. J'avais de plus en plus de mal à respirer.

Il brise alors le silence :

- MONTRE LA MOI ! JE VEUX LA VOIR !

- Q-qui ça ?

- TA LOUVE ! JE VEUX VOIR TA LOUVE PUTAIN !

- M-mais je ne sais p-pas faire. Et avec le mélange que je bois, c'est imp-impossible !

Mais suite à mes mots, il devint encore plus enragé. Je sentais qu'il luttait intérieurement.

Il ferme les yeux. Comme pour essayer de se calmer. Mais cela n'a pas l'air de fonctionner. Il est vraiment hors de lui. Il s'approche de moi. Et me lance un énorme coup de point dans les côtes. Crack ! Et il m'envoie valser contre un arbre. Du sang sort de ma bouche. Je me tords de douleurs. Je pense que j'ai quelque chose de cassé.

Il continue :

- MONTRE LA MOI ! S'IL FAUT QUE JE TE TUE POUR LA VOIR, JE LE FERAIS !

Il se rapproche de moi à une vitesse fulgurante. Il me lance un deuxième coup de point. Dans l'épaule cette fois. Je crie. Je tremble. J'ai tellement peur. Il va me tuer ! Je pense à Maxime, Alex, et les autres. J'ai vécu une vie de merde, mais ils ont toujours été là pour moi. Je les remercie tellement ! Je sens mes forces s'en aller. Et encore pire, lorsqu'il m'attrape et me secoue par le bras violemment. J'entends un autre crack. Il vient de me briser le bras. Je hurle de douleurs. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir comme ça. Je sens tellement de rage en lui. Il explose. Il ne contrôle plus rien. Et en quelques secondes, il se transforme en un magnifique et gigantesque loup noir. Il a des yeux jaunes perçants, un pelage luisant et une imposante musculature. Il est puissant. Il peut me tuer tellement facilement. Je me sens faible. Je vais mourir.

Double résonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant