Chapitre 12

407 25 34
                                    

Nolan

— Tu as fait kidnapper ton âme sœur par ce guignol ?

— Eh, le guignol il...

Je lance un regard noir à Mike, qui se tait illico. Il a merdé sur ce coup, il le sait aussi bien que moi.

— Déb, je n'ai pas besoin de ton avis, je sais que je m'y suis mal pris et...

Elle retire son stéthoscope de la poitrine de mon âme sœur, pour se retourner vers moi :

— Mal pris ? C'est un doux euphémisme, mon ami ! Bordel, Nolan, c'était quoi l'idée ? Des lycanthropes disparaissent, du coup tu t'es dit que ce serait lumineux de faire enlever une humaine ? Et puis sérieux, personne n'a eu le bon sens de te dire que c'était une connerie de la faire entrer dans ta vie, maintenant ?

Ce dernier pic est destiné à Mike, mais Déborah ne sait pas tout. Là, tout de suite, elle se contente de juger – assez sévèrement – la situation. Et même si mon meilleur ami a foiré la première approche avec Aelys, je ne peux pas nier qu'il a tenté le coup, en me proposant d'attendre que les choses se tassent entre nos espèces. Le truc, c'est que la blonde oublie un détail d'une importance capitale : Aelys est mon âme sœur.

— OK, Déb. Je me comporte comme un abruti. C'est ce que tu voulais entendre ? Voilà, c'est dit. Néanmoins, je crois que tu ne saisis pas...

Mon regard se durcit.

— Je n'ai pas d'autres options. Mon destin est lié à celui de cette femme, et que ça te plaise ou non, je suis incapable de la laisser.

Ses yeux bleus me foudroient sur place. Déborah est une dominante, elle n'a pas l'habitude qu'on lui parle sur ce ton.

— Toi, ou ton loup ?

Question pertinente, réponse évidente.

— Les deux. Je n'arrive pas à me la sortir de la tête. Depuis que je l'ai aperçu, elle hante chacune de mes pensées.

Un long soupire de lassitude m'échappe, les choses ne se passent définitivement pas comme prévu. Déborah n'était pas censée être au courant pour Aelys, mais il se trouve que mon amie a eu la bonne idée de devenir médecin, et pour le moment, ce qui m'importe, c'est de connaître l'état de santé de mon âme sœur.

— Et maintenant, tout ce que je te demande, c'est si elle va bien ?

— Et de tenir ma langue.

— Ça, je n'ai pas besoin de te le demander.

— Ce qui prouve bien que c'est une connerie.

Elle me jette un dernier regard réprobateur, avant de reporter toute son attention sur Aelys. Déborah, touche, écoute, compte et vérifie tout un tas de choses qu'elle seule maîtrise dans cette pièce. Pendant dix bonnes minutes, Mike et moi n'existons plus, jusqu'à ce qu'elle finisse par se tourner à nouveau vers moi, pour me dire, en rangeant ses affaires :

— Le calmant, combiné à la chaleur, l'ont mise KO, mais son état général n'est pas alarmant. Elle est juste dans les vapes. Essais de faire baisser un peu la température de la pièce, fais en sorte qu'elle boive en se réveillant, quelque chose de frais, dans l'idéal. Et n'hésite pas à lui préparer un truc sucré à manger, quelque chose qui lui redonnera un peu d'énergie.

Elle referme son sac, avant de se redresser pour me regarder droit dans les yeux, en continuant :

— Dernier conseil pour son bien être, la ramener chez elle, tout de suite.

— Déborah...

— Tu peux grogner, ça ne changera rien. C'est une humaine, Nolan. Tu prétends ne pas avoir d'autres options, mais tout ce que tu fais en agissant comme ça, c'est la mettre en danger. Toi, plus que n'importe quel autre lycanthrope, sais à quel point la situation entre nos espèces est catastrophique ! La laisser entrer dans ta vie, c'est la tu...

Be my fatality...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant