Aelys
Consciente de son besoin de réconfort, je le serre contre moi de toutes mes forces, à tel point que mes muscles se tétanisent, mais je n'y prête pas attention. Nous restons enlacés, silencieusement, de longues minutes, jusqu'à ce que son corps se détende contre le mien, alors seulement je reprends :
— Nolan, j'ai besoin que tu m'expliques ce qu'il vient de se passer.
— Ouais, je sais. Mais...
Il grimace, avant de poursuivre :
— Je crois que j'ai vraiment les jetons d'avoir cette conversation.
— Pourquoi ?
Un rire dépourvu de toute joie lui échappe.
— Parce que je n'ai pas de belles histoires à te raconter, Aelys. Ni de bonnes nouvelles à t'annoncer pour la suite.
— Sauf que je ne te demande pas de me raconter de belles histoires, ni de m'annoncer de bonnes nouvelles. Je te demande simplement la vérité...
Il m'enlace plus étroitement, avant de me demander, d'une petite voix :
— Et si je te fais peur ?
Je suis tellement surprise d'apprendre que l'une des craintes de cet homme est de me faire peur, que je m'éloigne légèrement de lui en le fixant.
— Chéri, tu m'as fait enlever, et malgré ça, je suis actuellement dans tes bras. Je crois qu'on peut affirmer, sans trop se tromper, que tu as une sacrée marge de manœuvre à ce sujet.
Cette remarque – excessivement vraie, soit dit en passant – a le mérite de le détendre pour de bon, et même de le faire rire.
— C'est pas faux.
— En fait, quand on y réfléchit bien, c'est toi qui devrais flipper...
Il hausse un sourcil interrogateur, tandis que je poursuis, en lui souriant malicieusement :
— Après tout, tu n'as aucune idée de ce que je cache dans mes placards. Et puis, contrairement à moi, tu n'as pas encore prouvé ton engagem...
Mes cordes vocales se figent, alors que Nolan approche son visage du mien, sans crier gare, pour déposer un baiser, d'une infinie douceur, sur ma joue. Vu le sourire en coin satisfait qu'il dégaine dès son geste accompli, il est content de son petit effet.
— Je crois que tu racontais des conneries, alors je me suis permis de te couper.
Je devrais dire des conneries plus souvent, moi, non ?
— Oh... euh...
Ma voix flanche, je suis obligée de me racler la gorge, avant de pouvoir continuer :
— Tu as... bien fait ?
— C'est une question ?
— Non.
Il se retient de rire, mais je lis la moquerie sur chaque parcelle de son visage.
Oooh, voilà que monsieur redevient joueur !
Je m'apprête à lui assener un petit coup de poing sur l'épaule, mais son ventre gronde tellement fort que je m'arrête net dans mon geste, pour le dévisager en écarquillant les yeux, pendant qu'il reprend :
— Ouais. Je crois que j'ai la dalle.
Finalement, c'est moi qui me moque de lui.
— OK, OK, Godzilla. Notre repas nous attend, allons te nourrir.
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Be my fatality...
Werewolf« L'âme sœur, chez les lycanthropes, est un concept qui désigne une compatibilité amoureuse et sexuelle qui serait parfaite entre deux individus. L'expression a des définitions variables, mais toutes ramènent à l'idée selon laquelle ces individus on...