Be my fatality...

Chapitre 79

Aelys

Contrairement à hier, ce matin, c'est moi qui suis réveillée la première. Pourtant il était déjà très tard – ou très tôt, tout dépend – quand nous nous sommes endormis. Ooooh pas que nous soyons rentrés tard du cinéma en plein air, disons simplement que je voulais être certaine que Nolan sache à quel point j'avais adoré notre journée.

D'ailleurs, celui-ci dort profondément à côté de moi, mais en même temps, il n'est pas encore huit heures. Allongé sur le dos, les cheveux en bataille, son bras cache une partie de son visage, tandis que l'autre est posé sur ses abdominaux, se soulevant et s'abaissant au rythme régulier de sa respiration. Et au risque de passer pour une psychopathe, je pourrais rester là, à le regarder dormir, pendant des heures.

En même temps, quand on y pense, je suis persuadée que n'importe qui, doté d'yeux valides et de bon sens, aurait envie de passer des heures à le regarder... C'est évident !

Le truc, c'est que ce matin, j'ai du pain sur la planche. Littéralement. Hier, Nolan s'est chargé de tout organisé pour moi, alors aujourd'hui, j'aimerais lui rendre, au moins un peu, l'appareil. Durant notre ballade dans la forêt, j'ai repéré une petite clairière adorable qui, j'en suis certaine, sera l'endroit idéal pour un pique-nique en amoureux.

Couchée sur le ventre, la tête en appuie sur l'une de mes mains, je m'accorde encore cinq minuscules minutes pour jouer les psychopathes et flemmarder, avant de me lever. Un sourire – qui ne me quitte plus vraiment – sur les lèvres, je joue distraitement avec le pendentif de mon nouveau collier. Je l'adore. Il est magnifique, à la fois élégant et discret, je n'aurais pas mieux choisi moi-même. La fine chaîne en or tombe avec grâce sur ma poitrine, quant au pendentif en forme de cœur, orné d'une petite pierre précieuse, une émeraude d'un magnifique vert clair... Il m'a tout simplement fait chavirer.

C'était sans doute la soirée la plus romantique, la plus incroyable de mon existence. Ce n'était pas une blague, hier soir, je suis tombée encore plus amoureuse de Nolan. Un long soupire m'échappe en repensant à hier soir, mais je n'ai pas le loisir de m'extasier plus longtemps, un rapide coup d'œil vers le réveil, et je me rends compte que mes cinq minutes sont déjà écoulées.

Allez Aelys, on se motive !

Après avoir fouillé mon sac, j'enfile un short et un t-shirt confortable, avant de me faufiler hors de la chambre, pour rejoindre la salle de bain. Un brin de toilette plus tard, je suis prête à m'atteler à la tâche, et je n'y vais pas avec le dos de la cuillère ! Si bien qu'après deux petites heures, quand Nolan arrive dans la cuisine, le visage encore à moitié endormi, et les cheveux ébouriffés, je ne sais pas s'il est bouche bée à cause de la quantité de nourriture que j'ai préparé, ou à cause de l'état général de la pièce.

Mon saladier en main, je mélange vigoureusement la pâte à muffins, en annonçant l'évidence d'une voix joyeuse :

— Bonjour mon chéri ! Je me suis un chouia emballée. Dans mon euphorie, il se pourrait que j'aie, un peu, pourri ta cuisine...

Je lui lance mon sourire « botte secrète », celui que j'utilise sur mes parents depuis toujours en cas de bourdes. Innocent et sincère à la fois, personne ne peut y résister ! Puis je poursuis :

— Mais promis, je vais arranger tout ça ! Reviens dans trente... Allez, disons quarante-cinq minutes, et elle sera ni-ckel !

Nolan croise les bras sur son torse – nu et musclé à souhait, cependant je reste focus ! – il parcourt du regard l'ensemble de la pièce, avant de le poser sur moi, en haussant un sourcil mi-surpris, mi...

Amusé ?

Je commence à avoir les joues qui picotent, de maintenir mon sourire en place, mais je tiens bon.