Chapitre 44

301 25 56
                                    

Aelys

— Bon...

Je n'ai pas le temps de réagir, Nolan est déjà debout, en train de s'étirer de tout son long. Ce geste fait un peu remonter son t-shirt, et dérailler mon cerveau, tandis que j'aperçois l'élastique noir de son boxer sur sa peau dorée.

— J'apprécie énormément ta compagnie, ma belle, mais je suis KO.

Je quitte le canapé d'un mouvement si rapide, qu'on pourrait penser que je viens de me faire piquer par une abeille.

— Oh. Oui. Bien sûr, il est déjà tard.

Je bafouille en esquissant un sourire mal assuré, dans le but de dissimuler ma déception.

— Ça va aller pour conduire ?

Sinon je te prête mon lit !

Un sourire en coin naît sur son visage. Pendant une seconde, j'ai l'impression qu'il a lu dans mes pensées, et je deviens encore plus rouge que rouge !

— Oui, t'inquiète.

Et hop, il se dirige déjà vers la cuisine.

C'est une impression, où il est pressé de partir tout à coup ?

Dans la mesure où il est en train de mettre ses chaussures, je suppose qu'on peut dire que oui.

En même temps, il n'a probablement pas envie de revivre une nuit comme celle d'hier... Sur un canapé trop petit pour lui, avec une nana qui l'écrabouille. Ça expliquerait (et justifierait) qu'il se dépêche à ce point...

Je retiens de justesse un soupire.

Moi qui n'avais pas eu envie de toucher un mec depuis des années, voilà qu'il me fuit... C'est ça, d'être une nana insipide et franchement coincée.

Je ferme les yeux et déglutis avec difficulté, les paroles de Benjamin s'immisçant en moi comme un poison, et avec la fatigue, j'ai du mal à lutter contre.

— Aelys ?

Perdue dans mon tourbillon de pensées, je n'avais pas remarqué que Nolan c'était arrêté, et qu'il me dévisageait.

D'un œil inquiet en plus. Super.

Sans doute parce que je ne réponds rien, il traverse la cuisine en sens inverse pour me rejoindre dans le salon. À la seconde où je suis à porter de mains, il prend mon visage en coupe, et je ne peux pas m'empêcher de retenir mon souffle de satisfaction en sentant sa peau contre la mienne. Instinctivement, mes mains vont se poser sur ses hanches, alors qu'il reprend :

— Je ne sais pas où tu étais parti, mais j'ai l'impression qu'il faut que je te ramène dans le moment présent.

Si tu savais.

— Et au cas où tu aurais des doutes, si je m'en vais, c'est pour éviter de te sauter dessus.

Oh...

— Je ne veux pas que tu aies le moindre regret avec moi, alors... (un lourd soupire lui échappe, tandis qu'il dépose doucement son front contre le mien) même si, contre toute attente, tu me regardes comme si tu mourrais d'envie de me faire l'amour... Enfin, quand tu penses que je ne te vois pas, évidemment...

Il fait un dernier pas vers moi, se rapprochant encore un peu.

— Je ne veux pas brûler les étapes, ma belle. Tu es trop importante pour ça, et c'était déjà une soirée forte en émotions. On a le temps... OK ?

— OK.

Je pourrais être déçue, mais en réalité, mon « OK » est sincère, même si ma bouche est tellement sèche, que ma réponse n'est qu'un murmure.

Be my fatality...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant