Chapitre 43

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Nolan

Honnêtement, je ne pensais pas que je serais capable d'avoir un fou rire. Pas ce soir. Pas après les constats déprimants que j'ai faits plus tôt, et encore moins après avoir raconté mon histoire à Aelys. Mais c'était sans compter sur mon adorable âme sœur. Non, ce n'est pas cool de ma part de me marrer alors qu'elle avait ce petit air sûr d'elle collé sur le visage. Mais c'est justement ça, le plus drôle ! Elle avait l'air tellement confiante, que je m'attendais presque à me retrouver devant un biceps de la taille de ma cuisse ! Or, quand elle a fermé son poing, son biceps n'a pas bougé d'un iota... Ça a été plus fort que moi. Agacée, elle marmonne dans son coin, pendant de longues secondes, tandis que j'essaie de me reprendre.

Sauf qu'elle perd patience bien avant que je n'arrive à arrêter de rire, et me jette à la figure, une serviette en papier, roulée en boule. Son geste n'arrête pas vraiment mon rire, mais il a le mérite d'attirer mon attention sur elle, et son sourcil haussé, alors qu'elle me dit :

— Hey, culbuto, à ta place, je ne ferais pas trop le malin.

Culbuto ? Ah ouais...

Mon rire cesse en même temps que son sourire satisfait apparaît.

Quelle peste !

Je lui renvoie la serviette en papier, direct entre les deux yeux – de vrais gamins ! – surprise, elle les écarquille, mais je ne lui laisse pas le temps d'ouvrir la bouche, et l'interroge à mon tour :

— Qu'est-ce qu'il y a, musclor, on aime pas être le centre de l'attention ?

Oui, c'est une peste, et je suis un enfoiré... Si quelqu'un avait encore des doutes, on est fait l'un pour l'autre !

Nous nous dévisageons, sans un mot, durant un instant. D'un simple regard, je la mets au défi de sortir sa prochaine réplique, alors qu'elle me met en garde. C'est peut-être étrange, mais j'adore ça, le fait que nous ne soyons pas obligés de nous parler pour comprendre l'autre. Après, clairement, nous sommes en train de jouer plus qu'autre chose, et ça se confirme quand nous finissons par exploser de rire tous les deux, nous moquant allégrement de nous-mêmes.

— OK, match nul sur ce coup ?

Un large sourire sur le visage, elle me tend sa main droite au-dessus de la table basse qui nous sépare, me proposant ainsi un cessez-le-feu à ce faux conflit. Je lui renvoie son sourire en glissant ma main dans la sienne. Ses doigts se referment aussitôt dessus, et je savoure la douce chaleur de sa peau contre ma paume. Malheureusement, ça ne dure pas bien longtemps, après à peine quelques secondes, Aelys retire sa main, pour pouvoir se relever, en grimaçant :

— Il faut absolument que je bouge, j'ai des fourmis dans les jambes, c'est une horreur !

Elle entreprend de débarrasser la table, alors je m'empresse de me lever pour lui filer un coup de main. Quand nous arrivons dans la cuisine, mon regard tombe sur les gamelles de son chat au sol, et je me rends soudain compte que j'ai passé pas mal de temps ici ces derniers jours, sans jamais le voir.

— Au fait, tu es sûre d'avoir un chat ?

— Quoi ?

Je dépose les boîtes vides dans la poubelle, en reprenant :

— Je viens de me rendre compte que je ne l'ai jamais aperçu, ni même entendu.

Elle hausse un sourcil perplexe, en me répondant :

— Tu as conscience que ta question sonnait plus comme un :« tu es sûre qu'il ne te manque pas quelques cases, ma vieille ? » ?

Je m'apprête à la contredire, mais mes mots me reviennent, et c'est un rire étouffer qui s'échappe finalement de ma bouche.

Be my fatality...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant