Be my fatality...

Chapitre 62

Aelys

Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais comme réaction. Sans doute à de l'incompréhension, voir une pointe d'inquiétude. Pourtant, aucune des deux ne se dessine sur le visage de Nolan. En fait, c'est un sourire à la fois tendre et joyeux qui illumine ses traits, quand il me demande :

— C'est vrai ?

Un peu déstabilisée qu'il ne soit pas plus surpris que ça, je lui demande :

— Tu n'es pas étonné qu'ils sachent ?

Je fronce tellement les sourcils, que je suis presque sûre de les sentir se toucher. Tandis que de son côté, mon âme sœur déguste une bouchée de salade verte, en me disant très sereinement :

— Ma belle, les murs de cet appartement sont incroyablement fins. Je me doute bien que ton père nous a entendu dimanche matin...

Oh...

— Excellente déduction.

Je murmure, avant de marquer une pause. Les yeux rivés sur mon assiette, je joue, du bout de ma fourchette, avec la nourriture qui se trouve dedans.

— J'appréhendais de t'en parler. Ce n'est pas comme si je ne savais pas qu'on doit rester discrets, que c'est une question de vie ou de mort. Littéralement.

Il soupire, et quelques millisecondes plus tard, sa main apparaît dans mon champ de vision pour caresser ma joue et m'obliger à me redresser.

— On est discrets. Tu n'es pas allé le crier sur tous les toits, Aelys, il nous a surpris.

Je hausse les épaules.

— Franchement, ne te prends pas la tête pour ça...

C'est à son tour de froncer les sourcils.

— À moins que tes parents soient anti-lycanthropes ?

— Quoi ? Non, non, pas du tout !

— Alors je suis sérieux, ne te prends pas la tête. OK ? Ils savent, tant pis.

Je déglutis avant de marmonner du bout des lèvres :

— Mes collègues aussi, sont au courant.

— Au risque de te surprendre, je la savais déjà, ça aussi.

Son sourire malicieux collé aux lèvres, il m'observe cogiter.

— Aelys, je t'écoute quand tu parles, tu sais ! Vendredi, tu leur as dit que tu rentrerais avec ton petit ami...

Cette soirée me paraît déjà tellement lointaine !

Il me lance un clin d'œil, avant de continuer :

— C'est bien de moi dont tu parlais ?

Je mâche ma bouchée de lasagnes avec une lenteur extrême, en sentant mes joues rougir.

— Hm.

Face à cette « réponse », le rire de mon âme sœur retentit dans la pièce.

— Ce n'est pas vraiment une réponse, mais je vais prendre ça pour un oui net et franc.

Toujours un peu étonnée qu'il soit si détendu, je reviens au sujet initial, ce qui me permet, au passage, de ne pas m'attarder sur ce point.

D'une pierre, deux coups !

— Je pensais réellement que ça t'inquiéterait. Moi, ça m'a fait flipper, quand je m'en suis rendu compte...

— Je serais inquiet, si c'était des gens de mon entourage qui savaient. Ce sont tous des humains dont on parle là, non ?