Chapitre 63

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Aelys

Je le dévisage, en cherchant où est la vanne.

C'est sûr que c'est une blague, il ne peut pas être sérieux !

Sauf qu'il est on ne peut plus sérieux, je le lis sur chaque trait de son sublime visage. Il y pense sincèrement, l'air serein comme tout, pendant que je sens déjà des vagues d'angoisses se répandre en moi.

— Nolan...

— Aelys...

— Tu ne peux pas prendre ça à la légère. OK ? On vient d'en discuter, on doit rester discrets. Et, j'ai un scoop, débarquer chez mes parents pour ma fête d'anniversaire, ce n'est pas discret !

— C'est ton anniversaire ?

Le « merde » qui m'échappe est aussi direct que je suis désespérée, bien consciente d'avoir fait une belle bourde.

Excellent argument... Pour être certaine qu'il vienne ! À défaut de réfléchir avant de parler, je vais la fermer pour la fin de la journée !

Je l'entends se lever, puis contourner la table. La chaleur de sa main caresse la peau de mon poignet quelques millisecondes avant que ses doigts ne l'atteignent, pour me faire comprendre qu'il souhaiterait que je me lève à mon tour. Cependant, bien trop déconcertée par sa réaction, je ne bouge pas de ma chaise et me contente de l'observer. Sans lâcher mon poignet, il passe sa main libre dans ses cheveux, en soupirant. Son air à la fois inquiet et songeur me fait vaciller, bien sûr, mais j'ai bien trop peur des conséquences que ça pourrait engendrer, si les mauvaises personnes nous voyaient ensemble, pour céder.

— Et si on passait un marché, ma belle ?

— Non. Un marché sous-entendrait que je suis prête à changer d'avis. Sauf que c'est hors de question Nolan.

Ne souhaitant visiblement pas attendre plus longtemps que je me décide, il finit par m'attirer à lui dans un mouvement à la fois fluide et délicat, qui m'arrache néanmoins un petit « oh » de surprise. Ses lèvres se posent sur mon front pour y déposer un baiser, alors qu'il me serre un peu plus contre lui. Je savoure cette étreinte qui me fait du bien malgré moi, en m'enivrant de son odeur. Du moins, jusqu'à ce qu'il reprenne :

— Si on s'organise bien, cette soirée n'est pas plus dangereuse que notre week-end.

Ma première pulsion, est de lui répondre « OK, alors on annule le week-end », simplement pour lui prouver que je camperais sur ma position, peut importe ce qu'il pourra dire.

Il est tellement borné...

Et le pire, c'est qu'il n'y a pas qu'à lui que je dois le prouver. Parce que, oui, malgré la peur, une partie de moi meurt d'envie qu'il vienne vendredi. Simplement parce que je veux passer la moindre seconde de ma vie avec lui. Oui, ma folie a atteint un niveau supérieur ! Pendant que je me bats silencieusement avec cette fameuse partie de moi-même, ses doigts vont se perdre sous mes cheveux, pour aller masser ma nuque. Il connaît déjà très bien mon corps, il sait ce qu'il doit faire pour que je me détende complètement entre ses bras. Évidemment, ça ne loupe pas, moi qui étais plus tendue qu'un arc, je sens déjà mes muscles se défroisser sous ses caresses. Ce qui ne m'empêche pas de murmurer contre son torse :

— Pourquoi est-ce que tu insistes autant ? Sincèrement, je ne comprends pas.

— Parce que tu vas passer cette soirée entourée de personnes qui t'aiment...

***

Nolan

Et que je t'aime.

Be my fatality...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant