Be my fatality...

Chapitre 29

Aelys

— Allô ?

— Mademoiselle Parks ?

— Oui, c'est bien moi.

— Bonjour, c'est monsieur Durand. Nous nous sommes rencontrés hier soir.

— Oh, euh, oui, vous êtes le gendarme qui m'a interrogé après l'incendie, c'est bien ça ?

— Tout à fait. Je me permets de vous appeler pour savoir si vous pourriez passer à la gendarmerie ? Idéalement dans l'après-midi, nous aurions quelques questions à vous poser.

Oh, oh ! Ils savent que j'ai menti ! Merde, est-ce qu'on peut aller en prison pour un mensonge de ce genre ? Qu'est-ce que je vais leur dire pour cette foutue porte ? Je ne peux pas balancer Nolan, même si je dis qu'il avait sa forme humaine, ils vont me demander pourquoi je n'ai pas parlé de ça hier ! Si ça se trouve, ils l'ont déjà identifié et...

— Mademoiselle Parks ?

Mon moment de panique semble prendre beaucoup trop de temps. Telle une enfant prise sur le fait, j'ai soudain les mains moites, et la bouche excessivement sèche.

— Oui, je...

Je toussote, dans le but de m'éclaircir un peu la voix, avant de reprendre :

— Pardon, je vérifiais mes disponibilités. Je peux passer sans soucis cet après-midi, est-ce qu'il y a un problème ?

Le gendarme met quelques secondes à me répondre.

— Il semblerait que le gérant du Angel's Lounge ait disparu. Comme vous êtes la seule à avoir été vers son bureau, nous voudrions simplement nous assurer que vous n'avez pas vu quelque chose qui pourrait nous aider.

— Oh...

J'ai un peu honte de l'avouer, dans la mesure où une personne a disparu, mais je suis un peu soulagée.

— Bien sûr, je viendrais dès que possible.

— Merci beaucoup. Je vous dis à plus tard.

— À plus tard.

Quand je retourne au salon, Nolan est assis sur le canapé, en train de mettre ses converses. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un pincement au cœur en me rendant compte qu'il s'en va pour de bon. Je dois sans doute tirer une tronche de huit pieds de longs, étant donné que la première chose qu'il fait en m'apercevant, c'est de froncer les sourcils, en me demandant :

— Tout va bien ?

— Oui, oui... Enfin, non, en fait. C'était la gendarmerie, apparemment le gérant du Angel's Lounge a disparu, ils veulent m'interroger.

— T'interroger ? Pourquoi ?

— Comme j'étais vers son bureau hier, ils veulent savoir si j'ai vu un truc qui pourrait les aider.

— Hm... Je n'aime pas ça. Ça fait beaucoup de « coïncidences » autour d'un seul et même endroit. Tu y vas quand ?

— Tout à l'heure, je dois aller faire des courses alors... D'une pierre, deux coups.

J'accompagne la fin de ma phrase d'un pouce en l'air ringard, que je colle – pour une raison encore inconnue – à trois centimètres du visage de Nolan. Pour ne rien arranger, j'accompagne le tout d'un merveilleux sourire, crispé au possible, supposé rassuré l'homme qui me fait face, alors que j'ai parfaitement consciente d'en faire des caisses, ce qui annihile complètement mon espoir de paraître détendue.

Est-ce que c'est le coup de fil qui me stresse à ce point, le départ de Nolan...

— Ah, OK...