Chapitre 47

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Nolan

21h12.

Bon...

Ça fait plus d'une heure que nous sommes arrivés à l'Équinoxe, et une bonne quinzaine de minutes, que j'essaie de trouver une excuse pour m'éclipser, sans éveiller les soupçons de mon meilleur ami. Sauf que le bougre est attentif ! Il a beau avoir pris son service à vingt heures, et assurer les cocktails, ainsi que le spectacle – ce mec est un artiste derrière un bar ! – je ne peux pas bouger un orteil sans qu'il le remarque. Les six prétendantes, qui lui ont déjà laissé leur numéro pour qu'il les rappelle, ni change absolument rien. Il a toujours un œil sur moi.

Bien sûr, je ne suis pas fâché, j'ai choisi de ne pas lui parler de mes avancées avec Aelys, c'est à moi d'assumer. D'ailleurs, en réalité, je trouve ça touchant, qu'il veuille s'assurer que Jenko et moi, allions bien. Je sais qu'il se pense redevable, qu'il est persuadé que c'est grâce à moi qu'il s'en est sorti. C'est faux. L'ado que j'ai rencontré, avait déjà toutes les cartes en mains pour devenir l'homme responsable, combatif, et loyal qu'il est devenu. La vie a été d'une cruauté sans pareil envers lui, dès le départ, mais rien de ce qu'elle a pu lui réserver n'a réussi à affaiblir son mental d'acier, ni son sourire...

En parlant de sourire... J'en connais un qui va avoir droit à un numéro de téléphone en plus !

Je jette un nouveau coup d'œil à mon smartphone.

21h14.

Je m'étais promis de ne pas partir avant vingt-deux heures, mais ça, c'était avant que Déb ne soit appelé pour une urgence à l'hôpital. J'avoue que je me sens vraiment coupable de lui avoir pourri ce qui, vraisemblablement, sera son seul moment de repos de la journée. La blonde l'a passé dans sa voiture, alors qu'il faisait au moins trente degrés, à la bordure du territoire de la meute Émeraude, simplement au cas où quelque chose partirait en vrille. Elle était assez loin pour que personne ne se sente menacé dans la meute, mais suffisamment proche pour que Mike puisse la prévenir rapidement en cas de soucis avec Jenko. Maintenant que j'y réfléchis, je me rends compte que ça aurait été une situation complètement folle, si elle avait dû intervenir.

J'imagine d'ici la scène, les membres de la meute qui panique, parce que Jenko pète une durite, et cette Alpha Primaire, qui débarque de nulle part, pour calmer le jeu, en déversant ses ondes de puissance sur chaque être à proximité.

Mon père aurait adoré entendre ça demain !

Heureusement, Déborah n'a pas eu besoin d'intervenir. Jenko s'est montré plutôt calme. Enfin... Il s'est battu avec nos congénères, a couru après chaque papillon qu'il a croisé, et a failli déraciner un arbre en essayant d'attraper un écureuil, mais tout ça, c'est assez habituel pour lui. Donc, si on prend en compte qu'il n'a pas bronché quand j'ai voulu reprendre les commandes, et qu'en plus, il n'a pas fait mine une seule fois de prendre la fuite pour rejoindre Aelys, on peut dire, sans rougir, qu'il s'est montré plutôt calme ! Évidemment, j'avais prévu d'inviter Déborah à boire un verre pour la remercier. Seulement, elle avait à peine accepté mon invitation, que son téléphone sonnait.

21h16.

OK, quand on regarde l'heure toutes les deux minutes, littéralement, c'est qu'il est temps de mettre les voiles !

Ma pensée est à peine formulée, que Mike apparaît, comme par magie, devant moi.

Mélangez un télépathe avec une mère poule, et vous obtiendrez le blond qui me fait face !

— Je t'en prépare une autre ?

Il désigne mon verre vide du menton, un sourire en coin collé sur le visage.

Be my fatality...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant