Be my fatality...

Chapitre 33

Nolan

La curiosité d'Aelys se lit dans ses yeux noisette. Son envie d'en apprendre plus sur moi, sur mon monde, fait naître une douce chaleur en moi, une chaleur réconfortante, alors qu'elle m'interroge :

— Pourquoi sont-ils rares ? Il me semble avoir lu une étude, il y a quelques années, qui expliquait que chez les lycanthropes, la puissance des petits égalait plus ou moins celle de leurs parents ?

— C'est vrai. C'est d'ailleurs pour ça qu'avant je te disais que j'étais un chouia plus fort que mon père, ça ne se joue à pas grand-chose. Mais les Alphas primaires ne peuvent pas avoir d'enfant. Comme si mère nature elle-même c'était rendu compte qu'elle avait fait une connerie en leur accordant autant de puissance. Elle a corrigé le tir en faisant en sorte qu'ils, et elles, soient stériles. On ne comprend pas pourquoi, de temps en temps, il y en a un qui naît... Je veux dire, génétiquement, on ne comprend pas.

Les yeux d'Aelys s'emplissent de compassion, il n'y a plus la moindre trace de jalousie dans ceux-ci. Je ne sais pas si elle se rend compte que c'est une belle preuve de confiance de sa part, toujours est-il que je ferais de mon mieux, de mon côté, pour ne jamais planter la graine du doute dans son esprit. Elle n'a aucune raison d'éprouver de la jalousie envers Déborah, il n'y a jamais rien eu entre la blonde et moi, et il n'y aura jamais rien. Comme pour Mike, j'ai avec elle un lien bien plus fraternel qu'autre chose.

Et puis, maintenant qu'Aelys fait partie de ma vie, plus aucune femme ne pourra jamais attirer mon attention... C'est évident !

— Le truc, c'est que dans mon entourage, Déborah est la seule a avoir assez de puissance pour soumettre Jenko. Il a besoin du contact avec ses congénères, c'est primordial pour lui. Mais vu les circonstances, je dois faire attention à ses réactions, et pour le moment, je pense qu'être simplement en compagnie de Déb et Mike, peut lui suffire. J'irais de temps en temps courir avec la meute, si mon père n'est pas là, mais je ne veux pas prendre le risque de laisser Jenko avec lui.

Je peux presque voir les engrenages de son cerveau s'activer pour gérer les dizaines, peut-être même, les centaines de questions qui se bousculent dans son esprit.

Nous avons à faire à une jeune femme curieuse et intelligente, les conversations vont être tellement...

— OK.

OK ? C'est tout ?

Moi qui étais prêt à passer la nuit à assouvir la moindre de ses interrogations, je suis un peu déçu par ce simple « OK », je dois bien l'admettre. Puis, son aveu de tout à l'heure me revient, Aelys a un passé social particulier, si j'ajoute à ça sa peur bleue des coups de foudre, j'en déduis, qu'au moins l'une de ses relations amoureuses a mal tournée.

Est-ce que c'est cette personne, qui l'a plongée dans les ténèbres ?

J'hésite une seconde à insister, à l'encourager à me parler, pour la pousser un peu, mais je me ravise vite.

Si c'est ça, je dois y aller doucement, être patient jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle ne doit pas avoir peur de parler avec moi, peu importe le sujet.

***

Aelys

Mille questions me brûlent les lèvres, sur lui, sur Jenko, leur meute, son père, les lycanthropes en général...

Sa relation avec Déborah.

Pourtant, je les empêche toutes de passer la barrière de mes lèvres. Certaines, parce qu'il me paraît évident qu'elles sont trop indiscrètes, d'autres parce que...