Be my fatality...

Chapitre 2

Nolan

— Oh putain, c'est la merde... La grosse, la très grosse merde !

Je prends deux secondes, et ferme les yeux pour ne plus voir Mike faire les cents pas en face de mon bureau, en répétant une évidence. Je sens déjà poindre les débuts d'une migraine, je n'ai pas besoin qu'il en rajoute une couche.

— Sérieux, parfois on se dit que c'est vraiment la merde, alors que finalement ça va, mais là...

— Mike, ta gueule.

Il s'arrête, se retourne vers moi en soufflant un grand coup, avant de me fixer en reprenant :

— OK, je ferme ma gueule... Mais il n'empêche que c'est la merde.

Voilà qu'il me ferait presque rire cet abruti ! Pourtant, ce n'est pas vraiment le moment. Parce que effectivement, comme mon meilleur ami le répète depuis dix minutes, c'est la merde.

Le blond se laisse lourdement tomber sur le fauteuil en face de moi.

— Bon, du coup c'est quoi le plan ?

— Je ne vais pas pouvoir la laisser dans la nature comme ça. Mon loup ne comprend déjà pas pourquoi on ne l'a pas ramené avec nous à l'instant même où on l'a senti. Alors ne pas savoir où elle est, ça va le rendre dingue.

— OK. Par contre, il va falloir être discrets, on ne peut pas se permettre que ton père apprenne ça.

— T'as d'autres infos inédites dans ce goût-là ?

Je le fusille du regard, pour qu'il se rende bien compte que j'ai atteint ma limite en termes de patience.

— Eh, pas la peine d'être chafouin avec moi ! C'est pas de ma faute si ton âme sœur est humaine !

J'expire longuement par le nez, en tentant de me convaincre mentalement, que lui fracasser le crâne contre le bureau en chêne, n'est pas la meilleure solution pour effacer ce sourire moqueur sur sa tronche. Mais quand il continue, j'ai vraiment un mal fou à ne pas me laisser aller à ma pulsion :

— Puis, ça ne répond pas à ma question. C'est quoi le plan ?

Le plan ? Putain, il me faut un plan !

— Un plan pour quoi ?

Je me redresse rapidement, presque en sursautant, quand j'entends cette voix grave et autoritaire, que je ne connais que trop bien, tandis que Mike me dévisage en pinçant les lèvres.

Depuis quand il est là ? Qu'est-ce qu'il a entendu ?

Mon esprit est tellement accaparé par cette petite brune aux lèvres sensuelles, que je n'ai pas entendu mon père arrivé.

Je croyais qu'être discrets était une évidence ?

Je me réprimande silencieusement, avant de me reprendre. S'il avait entendu les mots « âme sœur » et « humaine » dans la même phrase, il n'y a aucun doute que, contrairement à moi, il ne se serait pas retenu.

Mon crâne aurait déjà eu droit à un rendez-vous très intime avec le bureau en chêne.

— La mission de ce soir, n'a pas abouti à ce que je pensais...

Tu m'étonnes ! À peine entrée dans le bar, je ne pouvais plus me concentrer sur autre chose qu'elle.

— Il va falloir qu'on y retourne.

Les yeux de mon père se plissent sensiblement. C'est rare que je revienne bredouille, je sais qu'il m'analyse minutieusement en ce moment.

Convaincs-le avant qu'il ne se fasse son avis.