Chapitre 18

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Aelys

J'essaie de réfléchir, sans trop le dévisager, à l'endroit où j'aurais déjà pu voir cet homme à la calvitie plus que naissante, mais rien ne me viens.

— Oh, je vois. Un nom qu'il faut retenir, au cas où on aurait un souci avec la justice un jour !

De toute évidence, Nathanaël disait ça en blaguant. Information que Robert Lawrence ne semble pas avoir saisie. C'est donc avec beaucoup de sérieux qu'il répond :

— Il faudrait que vous soyez un lycanthrope. Je m'occupe exclusivement d'affaires concernant ces... Personnes.

C'est là que ça fait tilt.

Nolan... C'est lui qui m'a parlé de ce type !

Les mots exacts qu'il a employé me reviennent aussitôt :

« On suivait un avocat véreux, Robert Lawrence, qui devait sans doute rencontrer certains de ses associés ce soir-là, dans ce bar.... »

Bêtement, je regarde autour de moi, comme si, tout à coup, les fameux associés allaient apparaître comme par magie. Puis, mon regard tombe sur Léonard...

Le soir où Nolan m'a vu au Angel's Lounge, j'étais là parce qu'il m'avait demandé de lui déposer ses clefs.

Pendant que les pièces du puzzle se mettent doucement en place dans mon esprit, mon cœur bat de plus en plus fort. À tel point que j'ai soudain l'impression que l'entièreté des personnes présentent dans l'établissement peuvent l'entendre.

« Léonard propose qu'on se rejoigne au Angel's Lounge, ce soir. Je ne connais pas ce bar, mais je suis certaine que ça va être chouette ! »

J'étais complètement prise par mon besoin de trouver une excuse pour échapper à cette soirée, mais je me souviens parfaitement de ma conversation avec Jennifer, ce matin.

Ça commence à faire beaucoup de coïncidences... Non ?

Justement, ma collègue revient vers nous en nous disant :

— Xav ne va pas tarder. Je vous dis au revoir, je vais aller l'attendre dehors, il commence à faire un peu chaud ici pour la crevette et moi.

Elle nous sourit, mais c'est évident que c'est une excuse. Elle n'est pas à l'aise en présence de Robert Lawrence.

— Je vais te tenir compagnie le temps qu'il arrive, puis je rentrerais moi aussi...

Nathanaël, en gentleman qu'il ait, me propose de sortir, moi aussi, de cet endroit soudain étouffant :

— Je te raccompagne ?

Mon cerveau est en ébullition en pensant à cette troisième option qui s'immisce dans mon esprit...

Option 3 : Je reste avec Léonard et son ami, et j'en profite pour en apprendre un peu plus... En mode agent secret en mission !

— C'est gentil, mais je n'ai pas encore fini mon verre, je vais rester quelques minutes de plus.

Il est surpris de ma réponse...

Et moi donc !

— Mais ne t'inquiète pas, je vais appeler mon petit ami, je ne rentre pas seule.

Petit ami ?

Jen me lance un regard en mode « quelle cachottière, il va falloir qu'on parle ! ». Nathanaël, lui, est simplement rassuré, et Léonard...

N'est définitivement pas jouasse.

Je suis en improvisation totale, mais ça semble me réussir. En une phrase, j'ai trouvé une excuse pour rester, un moyen de faire comprendre à mon collègue qu'il ne se passerait rien entre nous, et une raison pour m'éclipser quelques instants...

Be my fatality...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant