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Malkia, debout au milieu de la chambre, attendait que Damon revienne lui annoncer le début de la comédie. Étroitement serrée dans la robe rouge qui moulait vulgairement ses formes, elle se dirigea vers le grand miroir accroché au mur pour examiner une énième fois son reflet.

Elle avait l'air d'une prostituée, vêtue ainsi. En plus de coller à son corps, la robe s'arrêtait au milieu de ses cuisses, cachant de justesse ses fesses et dévoilant ainsi ses belles jambes fines. Les bretelles, aussi fines qu'un fil de soie, laissaient à leur portée ses bras minces, et le décolleté plongeant en V offrirait une belle vue sur sa poitrine généreuse, dont un mince grillage essayait de retenir les contours.

En conclusion, il ne l'avait pas épargnée ; elle était presque nue dans cette robe. Il fallait à tout prix qu'elle trouve un moyen d'échapper à cette torture. Elle s'observa une dernière fois avant que la porte ne s'ouvre sur l'homme responsable de sa détresse.

Il jeta sur elle un regard qui lui donna froid dans le dos. Il la regardait comme un loup prêt à sauter sur sa proie ; ses yeux brillaient d'une lueur dangereuse et sa respiration erratique ne faisait que renforcer le sentiment de terreur qui hantait son être. Et quand il se lécha les lèvres, elle crut que sa fin était venue ; elle implora le sol de s'ouvrir et de l'engloutir avant que l'homme qui se tenait devant elle ne le fasse.

— C'est l'heure, rappelle-toi de ce que je t'ai dit, la prévint-il une seconde fois, tout en continuant à la regarder avec appétit.

— Euh... hmm... bredouilla-t-elle avant de prendre son courage à deux mains.

— Je crois que je ne pourrais pas assister au dîner, dit-elle d'une voix mal assurée, pas plus haute qu'un murmure.

L'homme, qui depuis avait le visage détendu, changea brutalement. Ses yeux étaient à présent rouges, sa mâchoire serrée. Sa bouche avait pris un pli sévère, comme s'il s'apprêtait à se déverser sur elle comme une tempête.

Prenant conscience de ce qui se passait, elle s'empressa de rajouter :

— J'ai du mal à rester assise, mes fesses me font mal, argua-t-elle d'une voix tremblante.

— Il fallait y penser avant de défier mon autorité. Mais je ne vais pas te forcer.

Elle leva les yeux en rond, surprise qu'il se résigne si vite. Partagée entre la joie et le doute, elle resta sur ses gardes tout de même, les oreilles accrochées à ses lèvres répugnantes qui ne s'ouvraient que pour laisser échapper une odeur dégoûtante que même les pastilles à la menthe avaient du mal à camoufler.

Tout en continuant à la dévorer du regard, il la contourna pour venir se placer derrière elle, accentuant ainsi sa crainte. Damon était debout derrière elle ; elle pouvait sentir son souffle qui sortait de ses narines. Elle imaginait parfaitement ses yeux de prédateur posés sur ses fesses remontées par la robe ; qu'avait-il en tête ? Que s'apprêtait-il à faire ?

— Tu es si délicieuse dans cette robe rouge, mia cosa, lui susurra-t-il à l'oreille.

Cette déclaration, qui aurait ravie n'importe quelle femme si on supprimait ses deux derniers mots, lui fit l'effet d'une bombe. Elle se sentait sale, vide, nue, à la merci de cet homme répugnant qui ne cachait pas son désir déplacé pour elle, un désir qu'il allait bientôt combler... peut-être cette nuit.

Son souffle se déposa sur sa peau dorée et satinée comme une buée sur des vitres ; elle n'avait qu'une seule envie : vomir. Mais vomir quoi ? Cela faisait deux jours qu'elle n'avait rien mis sous la dent, refusant de manger une nouvelle fois la pâtée pour chien qu'il lui servait depuis sa maladresse.

Elle n'eut pas le temps de s'appesantir sur ce jour-là quand elle sentit un coup sur ses fesses ; il venait de lui donner une fessée avec sa large main taillée dans la pierre. Un cri de douleur s'échappa de ses lèvres sous le rire moqueur de son geôlier, qui se délectait de la voir souffrir.

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant