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— Ne me dites pas que ce que je viens d'entendre est vrai ! tonna la voix agressive de Virginia, qui avançait d'un pas enragé vers son neveu assis sur un des fauteuils du grand salon, accompagné de ses cousins.

Matteo ne prêta pas attention à son humeur massacrante et continua sa conversation avec Giorgio, qui guettait Virginia ainsi que les autres.

Que s'était-il passé pour que Matteo soit si froid avec sa tante chérie ? se demanda-t-il, troublé par ce nouveau comportement qu'il ne lui connaissait pas.

Peut-être avait-ce un lien avec Malkia ? Sans aucun doute.

— On vient de m'apprendre que tu as eu le toupet, petit con, de ramener ce chiffon que tu appelles femme dans ma maison ! cria-t-elle en lui arrachant le verre de whisky qu'il tenait entre ses doigts pour le déposer sur la table.

Au moins elle n'avait pas franchi la ligne rouge en le lui jetant au visage.

— Tu ferais mieux de baisser ton ton quand tu t'adresses à moi, Virginia, la prévint-il en récupérant son verre pour le boire.

Tous les regardèrent tour à tour, choqués ; jamais Matteo n'avait appelé Virginia uniquement par son prénom, il lui témoignait toujours un profond respect, même quand ils avaient des problèmes.

Donc, maintenant, tout le monde se demandait ce qu'avait bien pu faire la vieille femme pour s'attirer les foudres de son neveu adoré.

— Tu... tu viens de m'appeler Virginia ? balbutia-t-elle, déstabilisée par ce manque de respect qui effritait son égo surdimensionné.

— À ce que je sache, c'est ton prénom, et sache que c'est la dernière fois de ta vie que tu oses insulter ma femme. Ai-je été clair, Vir-gi-nia ? la menaça-t-il en appuyant sur son prénom pour bien faire passer le message.

Matteo évitait de s'emporter contre sa tante, malgré la rage qui bouillonnait en lui ; la dernière chose qu'il avait besoin de faire, c'était que tout le monde sache ce qu'elle avait fait.

— Tu appelles cette chose femme ? Cette malpropre qui a osé lever la main sur moi ! s'enfonça-t-elle en pointant du doigt l'étage pour parler de Malkia.

Fatigué de supporter son mélodrame pathétique alors qu'elle savait qu'elle avait tort, Matteo se leva impérieusement de son canapé, alors que ses cousins, sauf Giorgio, se remettaient de la nouvelle.

De sa haute stature, il se dressa tel un roc solide et indestructible devant elle, l'insultant de sa grandeur vertigineuse.

Il la couvrit d'un regard assassin qui arracha une bonne partie du courage de Virginia, mais en échange, fit naître en elle un sentiment de trahison amer.

— J'ai essayé de rester calme, je voulais régler cette histoire entre nous sans impliquer le reste de la famille, dit-il en parlant de ses cousins qui ne leur lâchaient pas du regard ; Ils prenaient un malin plaisir à contempler le regard de Virginia qui se désintégrait, comme un puzzle qui se démantèle.

Quels neveux !

— ...mais comme tu souhaites exposer ma femme, pensant la jeter à la vindicte populaire.

— Pas pour moi, je suis déjà en train de chercher quel cadeau lui offrir à Malkia pour sa bravoure, chuchota Lorenzo d'une voix presque inaudible.

"Où étais-je quand elle nous rendait ce grand service", pensa Yanis.

"Et l'Oscar de l'année revient à ma belle-sœur chérie, mais quel acte héroïque", songea Nico.

"Enfin, ce con a pris conscience", soupira Giorgio.

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant