Perfect Addiction

17

[ DUOMO MILAN - 14h05 ]

Le soleil était à son apogée, s'imposant dans les plus hautes profondeurs du ciel bleu aveuglant, où il faisait régner une chaleur écrasante presque insupportable pour les êtres faits de chair et de sang qui déambulaient devant l'architecture magnifique.

Le Duomo Milan, joyau architectural de l'Italie, se dressait majestueusement au cœur de la ville de Milan, en Lombardie. Cette cathédrale impressionnante, dédiée à la nativité de la Sainte-Vierge-Marie, était la troisième plus grande église du monde. Sa construction, commencée en 1386, s'était étalée sur cinq siècles, jusqu'à son achèvement en 1898.

Le style du Duomo était le résultat d'une évolution architecturale séculaire, mêlant éléments gothiques, colossaux et fantasmagoriques. L'extérieur de l'édifice était une véritable œuvre d'art, avec des lignes élégantes et des détails raffinés qui enchantaient les yeux.

La zone absidale, première partie de la cathédrale à être achevée, était éclairée par de grandes fenêtres ornées du tableau de Jean Galéas Visconti. Les statues, les contreforts et les flèches qui l'entouraient dataient principalement de l'époque de Philippe Marie Visconti, successeur de Jean Galéas.

Deux immenses vitraux en marbre, œuvres de Filippo degli Organi, illuminaient l'abside. Le vitrail central, dédié à l'incarnation du Christ, était un chef-d'œuvre de l'art sacré du XVe siècle. Le Duomo Milan était non seulement un lieu de culte, mais également un témoignage de l'histoire et de l'art italien.

Voilà donc le tableau qui dépeignait l'extérieur subliminal de cette architecture qui ne cessait de se renouveler et de s'embellir continuellement.

En cet après-midi caniculaire, les touristes et les habitants allaient et venaient des quatre coins de la ville, frappant du pavé chauffé par la boule de feu située à des millions de kilomètres de la Terre, mais qui réussissait à brûler les chairs.

Les muscles tendus pour certains, les nerfs à cran prêts à exploser, le système en surtension à cause de cette chaleur lourde qui tapait sur leurs crânes. Le sourire et l'œil admiratif pour d'autres, essentiellement des touristes venus découvrir ou redécouvrir cette splendide cathédrale en marbre veiné de gris et de rose, l'une des fiertés du pays.

Le ciel était particulièrement dégagé en ce jour, et rien ne laissait croire que quelque part, tapi dans l'ombre, le diable guettait, attendant le meilleur moment pour entrer en scène.

Au loin, on voyait un groupe de jeunes qui éclataient de rire, rigolaient avec insouciance. S'ils savaient que dans quelques minutes, le mal allait frapper, bouleversant à jamais leur façon de voir les choses, leur enlevant leur précieuse innocence.

Sur le parking toujours animé par des voitures, une Range Rover noire aux vitres fumées se gara, et une jeune femme brune, bien vêtue, en sortit. Elle s'en alla sans perdre de temps, alors que la femme regardait de gauche à droite, cherchant ses repères.

Elle semblait avoir perdu la notion du temps, mais rien d'alarmant ; la vie continuait à suivre son cours, personne n'y prêtait attention.

Le monde continuait de tourner rond. Une mamie d'une quatre-vingtaine d'années, les cheveux blancs, essayait de traverser la rue à l'aide de sa canne qui lui permettait de rester debout et de mettre un pas devant l'autre.

Une mère de famille débordée, un téléphone scotché à l'oreille, son sac dans sa main ainsi que ses clés de voiture, tentait de suivre son interlocuteur et de contenir ses enfants turbulents qui ne cessaient de sautiller, d'entrer et de sortir de la voiture.

Un jeune homme d'une vingtaine d'années, à la peau bronzée par le soleil, blond, casquette noire enfoncée sur la tête penchée en arrière, le visage face au ciel, des lunettes de soleil pour se protéger de l'éclat brûlant et nocif de l'astre du jour, vêtu d'un t-shirt assez large pour lui ainsi que son jean, tel un ado du début des années 2000, était assis sur un banc public, des écouteurs aux oreilles.