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La portière de la Prado claqua quand Matteo en sortit. Il était d'une humeur massacrante aujourd'hui, rien n'allait comme il le voulait et dans cet état tout ce qu'il avait besoin était de donner la mort et il avait des candidats pour ça.

Le visage fermé, il entra rageux dans l'entrepôt où ses hommes étaient au travail, ils préparaient sa marchandise qui allait être écoulée dans quelques jours.

— Que personne ne vienne me déranger !

Ses instructions étaient claires son ton implacable et impérieux les dissuada de faire un commentaire, ils acquiescèrent dans une seule voix et se remirent aussitôt au travail pour lequel ils étaient payés.

Les semelles de ses bottes en cuir coûteuses, frappèrent le sol pour lui faire ressentir inconsciemment une partie de sa haine. Il ne fit pas attention à l'ambiance mausade et terrifiante du lieu et prit le seul couloir du sous sol,celui qui menait aux cellules et une seule en particulière l'intéressait.

Devant lui, séparé des barres de fer, était assis Ché sur le matelas poussieurueux et noircit par la saleté, miné de puces et de microbes en tout genre,les mains dans la tête qui regardait le sol bétonné et aussi froid que la mort, abattu, attendant sa dernière heure.

Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'il était là et malgré de nombreuses interrogations, des heures interminables de tortures diverses, il n'avait pas parlé, il avait gardé ses lèvres closes car il savait que son sort était scellé avec ou sans aveux.

Le cliquetis secs et aigus des clés dans la serrure perça le silence écrasant et le grincement aigre de la grille de fer qui avait suivit installèrent le climat pour le décor macabre qui allait se mettre en place.

Ché leva sa petite ronde dépourvu de ses cheveux bruns que son bourreau avait pris le soin de raser avec une machette limée à soin et dont les marques du passage de la lame affûtée, était encore visible sur son crâne d'oeuf et ses yeux entourés de cernes noires qui ternissiaent son regard et faisaient peser les traits doux de son visage se posèrent sur l'ombre terrifiante de son geôlier qui se rejetait sur lui .

Le bruit sec et menaçant de ses semelles venaient à lui et il ne chercha pas à fuir ni à se cacher, il attendait, ayant conscience de son sort qu'il se décide à mettre un terme à ses souffrances.

Matteo s'avançait vers Ché et tout ce qu'il voyait était des couleurs.

Une couleur rouge éclatante légèrement plus foncée que l'incarnat et tirant sur le rouge cerise s'il voulait l'associer à une chose il dirait de l'aurore ou une brique

Une couleur marron résultant du mariage entre le noir et avec le orange, en plus ou moins grande proportions à associer à de la datte sèche.

Ces couleurs n'avaient que deux chose en commun, leur viscosité au toucher et leur goût métallique.

— Débout! Lui somma t-il lorsqu'il fut à sa hauteur, le surplombant de sa haute carrure imposante dont le charisme ne se rivalisait qu'à celle des dieux.

Tel un esclave qui se pliait aux exigences de son maître froid et impérieux, Ché se mit sur ses jambes flageolantes qui risquaient de le lâcher d'un moment ou l'autre dû au manque d'énergie.

En plusieurs semaines,il avait fondu comme glace sous soleil,ce n'était pas faute de nutrition, chaque  jour, son bourreau veillait à ce qu'il lui soit livré des plateaux repas mais lui il refusait d'y toucher, il ne voulait rien venant du diable il c'était assez ridiculisé le jour de son embarquement pour se rabaisser à lécher ses plats.

Et les conséquences de son entêtement étaient visibles sur la peau fine et mince rendu imparfaite par les coups qu'elle avait encaissée de son corps  qui laissait transparaître ses os fragilisés par les mauvaises conditions de son enfermement qui étaient pire que celles d'une prison.

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant