Matteo avait désespéré d'entendre le son de la voix de sa belle avant qu'elle ne se plaigne. Son regard était toujours fermé, son sourcil gauche arqué de surprise rimait parfaitement avec sa bouche dont les lèvres s'étaient incurvées en un sourire amusé.
Il la considéra pendant un bref instant alors qu'elle gardait toujours sa tête baissée, signe de soumission.
— Moi qui pensais que vous étiez muette, dit-il. Pourquoi vouloir me torturer en me privant de votre voix mélodieuse ?
La taquina-t-il dans l'espoir qu'elle puisse enfin relever son regard azuré qui l'avait aimanté la première fois.
Comme escompté, elle cessa de creuser le sol avec ses yeux et les porta sur lui avec hésitation.
— Dio ! s'exclama-t-il admiratif devant cette Vénus à la peau miel doré.
Matteo, qui avait été subjugué la première fois que ses yeux s'étaient posés sur elle à distance, était à présent qu'il l'avait à une poussière de mètres face à lui, envoûté.
Métisse, les cheveux dorés sombres aux boucles souples et soyeuses retombaient en cascade sur ses omoplates. Elle avait un visage en forme de cœur illuminé par ses magnifiques yeux d'un bleu azur qui brillaient de peur.
Son petit nez était rattaché à une appétissante bouche aux lèvres sensuelles et charnues, peintes naturellement d'une couleur rouge sang, prêtes à être cueillies et dégustées.
Son port de tête gracile rattachait sa tête à son corps mince et fragile, sublimé par une belle poitrine généreuse, mais aussi par une taille fine soulignant la rondeur parfaite de ses hanches gainées grossièrement dans cette robe trop moulante qui ternait difficilement sa beauté divine.
En la regardant encore de plus près, il pouvait lire sa gêne ; elle essayait tant bien que mal de cacher ses jambes exposées avec sa main.
Un goût amer coula dans sa gorge lorsqu'il se rendit compte que ce qu'il prenait depuis pour un collier extravagant n'était rien d'autre qu'un collier pour chien.
Cette conclusion le fit entrer dans une colère noire ; il avait envie de broyer les os de celui qui lui avait fait ça, la ramener à la misérable place d'animal de compagnie.
Son costume l'étriqua soudainement, trop petit pour contenir les muscles de ses bras tendus et lazardés de veines gonflées sous l'influence de l'adrénaline que produisait la rage qui l'oppressait.
Son sang bouillit et afflua dans ses larges mains tatouées ; cogna ses tempes alors qu'il sentait une tension s'installer dans sa mâchoire serrée, ses traits commençant à se déformer à cause de la rage qui s'était emparée de lui.
Matteo avait du mal à maintenir son self-control ; pourtant, il le fallait. Il ne devait pas montrer le monstre qui sommeillait en lui ; la jeune femme était déjà assez apeurée pour en rajouter.
Un homme avait osé la traiter ainsi, la déshumaniser, lui faire subir cette humiliation. Il était certes un monstre, mais il avait assez de valeurs pour savoir que les femmes devaient être respectées... enfin, certaines.
Penser qu'un homme avait la chance de l'avoir dans ses bras et qu'il s'amusait à la dévaloriser lui donnait des envies de meurtre.
Il porta sa cigarette à sa bouche et tira dessus pour calmer ses nerfs et son esprit irrité. Redevenu maître de lui, il écrasa la clope sous ses semelles en cuir et fit un mouvement avec son index courbé vers elle pour lui ordonner de le rejoindre, ce qu'elle fit toujours avec cette peur qui commençait sérieusement à l'agacer plus qu'autre chose.
VOUS LISEZ
Perfect Addiction
RomansaUne rencontre inattendue, un regard d'une seconde et un amour passionné et obsessionnel sans limite. Deux personnes que rien ne prédisposait à se rencontrer,une âme noire et une âme blanche pourtant fusionnelles. Lui, il est baigné dans le sang, il...