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Malkia était assise sur le matelas sale qui lui servait de couche dans cette cellule désagréable, la tête baissée, quand le grincement de la porte qui se faisait pousser fit écho dans la pièce. Ses yeux enfoncés se plantèrent dans ceux, inquiets, de Matteo, qui avançait mal assuré vers elle.

— Principessa, l'appela-t-il à voix basse.

Elle inclina légèrement la tête et prit son temps pour examiner l'homme qui se tenait devant elle. Elle prenait tout son temps, comme pour associer ses traits à une de ses connaissances. Où était l'homme qui l'avait jetée dans cet endroit infesté par le mal quelques heures plus tôt ? Pourquoi l'inquiétude se lisait sur son visage d'Apollon ? C'était lui qui l'avait laissée là, seule, malgré ses innombrables supplications.

Elle fronça les sourcils, plissant ses yeux jusqu'à ce que l'on ne voie que ses pupilles brillant de peur, comme si elle venait de le reconnaître. Matteo ! Il était revenu la chercher, il était revenu pour elle. Elle avait tant espéré, et Dieu avait exaucé ses prières. Il était revenu à elle, son Matteo. Le monstre avait disparu. Il était maintenant face à elle, et son cœur se déchargea de la pierre qui l'oppressait.

— Principessa...

Elle était à nouveau sa Principessa, comme avant. Une nouvelle page de leur histoire s'écrivait, et elle ferait tout pour que sa marche.

Il prit son visage en coupe entre ses larges mains et la chéri de ses yeux, d'où perçaient le désir qu'il nourrissait pour elle. Elle n'était plus sale ; il l'avait lavée et habillée ; il lui avait redonné son honneur, sa fierté.

Une larme de soulagement roula sur sa joue poussiéreuse qu'il s'empressa de faire disparaitre de son pouce, comme il le faisait maintenant avec ses alarmes.

— Mi dispiace, amore mio (je suis désolé, mon amour), s'excusa-t-il, comme elle l'avait tant rêvé.

Même si elle ne comprenait pas un mot, elle se référa à ce que lui renvoyait son regard. Il était tout excusé ; elle lui pardonnait tout, tout le mal qu'il lui avait fait, pour eux, pour qu'il lui redonne son attention, pour qu'il la remette sur un piédestal, comme seul lui le pouvait.

Amore mio...

Elle était son amour...

Sa main tremblante par l'émotion se déposa sur sa joue à lui, qu'elle caressa avec douceur pour lui trahir tout cet amour qu'elle était prête à lui donner maintenant.

Ils allaient tout oublier, oublier Virginia et recommencer à zéro. Elle vit sa tête se rapprocher de la sienne, son souffle chaud la caresser la peau, leurs nez se faire la cour, et enfin, il posa ses lèvres sur les siennes. Doux et libérateur...

Elle hésita, puis ouvrit la bouche pour approfondir ce baiser riche en promesses. Leurs langues se cherchèrent, se croisèrent, puis s'unirent pour commencer une danse sensuelle et torride, prélude d'un partage passionnel encore plus acharné.

Elle se laissa aller à lui, même quand il l'allongea sur ce lit poussiéreux. Lentement, il lui débarrassa de sa robe en coton, la laissant à moitié nue. Elle vit ses iris flamber d'un désir brûlant qui réchauffait son corps froid.

Il la choyait avec son regard pénétrant et lui disait tous les mots les plus doux de ce monde.

— Sei così bella, tesoro (tu es si belle, chérie), lui souffla-t-il, hypnotisé par l'envie brûlante de la posséder là, tout de suite.

Et elle, elle était prête pour lui. Lui aussi se débarrassa de son t-shirt, qui alla retrouver sa robe ; ensuite, ce fut le tour de son jean, mais il garda son boxer. Elle le mangea du regard alors qu'il revenait à elle. Son bras passa sur son dos, et elle se sentit se faire défaire de son soutien-gorge. Jamais un homme n'avait eu accès à son corps ainsi. Il était le premier à voir sa nudité.

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant