Perfect Addiction

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Rouge violence
Rouge couleur du sang
Rouge couleur de la passion

Noir deuil
Noir tristesse
Noir désespoir

Le rouge et le noir étaient les couleurs du jour, deux couleurs qui portaient la mort.

Vêtus de chemise rouge sous des costumes noirs, Giorgio Joaquim,Yanis,  Nico et Lorenzo étaient débout derrière une jeep Wrangler argentée. Tous regardaient tristement une clôture métallique surmontée d'une croix en fer forgée, cette barrière protégeait le cimetière de la dynastie Rossi.

Depuis la mort du père de Matteo , Antonio Rossi, tous n'étaient plus jamais revenus là sauf Lorenzo et aujourd'hui ils revenaient pour enterrer les restes de son fils, ce qui restait de son corps brûlé par ses ennemis.

Trois mois que le drame était arrivé,
Douze semaines que le diable était mort,
Quatre-vingt onze jours que Malkia avait disparu dans la nature,
Deux mille cent quatre-vingt quatre heures qu'ils portaient le deuil de leur frère, ami et chef,
Cinq mille quatre cent soixante minutes qu'ils retournaient ciel et terre pour retrouver leur belle-soeur.

Ces derniers mois avaient été très rude pour eux, personne n'avait plus réussi à fermer l'oeil, tout le monde était aux aguets, toutes les bouches hurlaient vengeance.

Ils mirent un pas en avant et ils se rappelèrent de la dernière fois qu'ils avaient vu le couple,

Un autre, le jour où un appel anonyme les demandait de venir récupérer le corps calciné avec à la clé la cassette de ses dernières heures de vie. Ils revoyaient Malkia hurler, Matteo fendre l'air entre les balles pour la retrouver, le désespoir de la jeune femme quand il était tombé à ses pieds et son enlèvement,

Un autre et ils se souvenaient du couronnement de Giorgio qui remplaçait Matteo étant le fils du frère de son père.

Un dernier et c'était le choc, il était bien mort et dans ce cercueil qu'ils tenaient sur leurs épaules reposaient les restes de Matteo.

Giorgio s'arrêta devant le trou qui avait été creusé auparavant obligeant les quatres autres à en  faire pareil et ils déposèrent la boîte en bois au sol.

— Quelqu'un à un dernier mot à dire avant qu'on ne... l'enterre ? Demanda Giorgio qui essayait de garder une voix claire malgré l'émotion.

— Je veux bien dire quelque chose, se proposa Lorenzo.

— Je ne sais pas par où commencer et contrairement aux autres je ne vais pas essayer de jouer les durs, tu me manques tellement mon frère, je sais que je ne te l'ai jamais dis mais j'avais de l'admiration pour toi, pour ton courage, ta force je sais qu'il se fait tard mais je voulais que tu le saches et saches que je ne l'ai pas oublié Malkia, elle fait partie de la famille et...

Les larmes lui montèrent au nez et il pencha la tête en arrière pour les empêcher de couler. En soutien de son chagrin, Nico lui pressa l'épaule et termina à sa place.

— On la retrouvera et on butera ceux qui vous ont séparé, promesse de frères.

— Promesse de frère, répondirent les autres.

— Allons-y ! Ordonna Giorgio.

Ils enterrèrent le corps et retournèrent à la petite villa de Giorgio, qui était maintenant le nouveau quartier général, aucun d'eux n'avaient la force de retourner chez Matteo et Malkia, la maison portait encore leur odeur, leur trace et la blessure était trop fraîche pour affronter cette épreuve.

— C'étaient quoi ça Lorenzo ! Tonna Giorgio en se jetant sur la carafe de whisky qu'il commença à vider, assoiffé.

— Quoi?!