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— Que se passe-t-il ? avait grondé Matteo en se précipitant vers le lieu d'où provenait le cri qui avait retenti quelques minutes plus tôt.

Les cinq maffieux avaient grimpé en furie les escaliers, leurs armes à la main, craignant une attaque d'un clan ennemi, même si le manoir était une véritable forteresse.

C'est Matteo qui déboucha le premier dans la chambre qui était réservée à Malkia jusqu'à hier, et la trouva en équilibre au-dessus de la tête du lit, apeurée et paniquée. Son corps tremblait et son visage était froissé par ses sourcils anormalement froncés ; elle guettait un point derrière la porte que venait de fracasser Matteo.

— Mais putain, qu'est-ce que tu fous là-bas ? Descends ! lui ordonna-t-il sévèrement en rageant son arme.

Pour seule réponse, elle secoua hâtivement la tête de gauche à droite en pointant du doigt la porte. Au même instant, tout le reste de la bande avait débarqué.

— Mia piccola fata, ça va ? Que se passe-t-il ? demanda Lorenzo d'une voix plus douce et amène.

— Je t'ordonne de descendre de là immédiatement !

— Non... je... il... veut me tuer, bredouilla la jeune femme sans quitter des yeux son point.

Tous les maffieux se regardèrent troublés ; aucune menace visible ne pointait à l'horizon, et il n'y avait pas de téléphone pour supposer un coup de fil intriguant.

— Tu peux m'expliquer c'est quoi ce bordel ?!

Sans plus attendre, il l'attrapa par les hanches et la fit descendre de son issu de secours improvisé. Elle était terrorisée à tel point qu'elle était blanche comme neige.

La jeune femme regarda les yeux paniqués tout les recoins de sa chambre et revint se concentrer sur la porte.

— Malkia, regarde-moi, lui somma-t-il en s'emparant de son menton pour l'y obliger.

Leurs yeux se rencontrèrent, son imposant gris dans son apeuré bleu pour ne former qu'un. Il n'y avait plus qu'eux dans la pièce, ils étaient dans une bulle invisible qui les séparait du monde extérieur pour qu'ils puissent se retrouver et se reconnecter.

La bulle protectrice qui les englobait s'éclata quand un grognement animalier se fit entendre ; l'objet de sa peur était revenu, et comme par réflexe, elle s'agrippa à Matteo, qui était imperturbable, stoïque, et c'était mieux ainsi, le voir paniquer n'allait pas la calmer, au contraire, ça ne ferait qu'aggraver son état.

— Nico, soulève-moi cette porte.

— Pourquoi moi ? se plaignit le roux visiblement apeuré en balayant des yeux la pièce avant de les porter brièvement sur Matteo.

Giorgio souffla exaspéré par le manque de courage de son cousin et le fit lui-même. Des pattes poilues grises et blanches greffées de griffes pointues et tranchantes comme des lames meurtrières apparurent, et après, la silhouette d'un animal se dessina petit à petit devant eux : un loup avachi sur le sol, sûrement dû au coup brutal que le maître des lieux avait porté sur la porte.

— Sacha, souffla Matteo interloqué.

— Mais que fait-il là ? Il n'était pas censé être dans sa cage ? demanda Giorgio, lui aussi abasourdi par la présence de l'animal.

— Vous... vous le connaissez ?

Malkia alternait, bouche béante, son regard entre le loup et le maffieux, et ce qui lui sauta aux yeux, c'était que l'animal était devenu soudainement doux, presque inoffensif, un petit chat sauvage en regardant Matteo. Ils semblaient communiquer par le regard ; c'était bluffant, une scène hors du commun à en hérisser les poils, même pubiens.

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant