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À l'autre bout de la ville, dans le manoir familial, Virginia tenait un couteau qu'elle agitait devant elle pour menacer ses ennemis invisibles qui n'existaient que dans sa tête, le stratagème de son neveu avait porté ses fruits et elle était même plus atteint que sa sœur décédée.

— Je vous préviens, restez où vous êtes ! Les mit-elle en garde.

— Viens ma sœur, viens nous rejoindre, s'éleva une voix semblable à celle de Antonio.

Le bruit du parquet qui craque se fit entendre comme si quelqu'un approchait mais ça c'était l'un des nombreux effets spéciaux destinés à la faire sombrer.

— Reste où tu es! Intima t-elle au fantôme de son frère en marchant à reculons pour mettre de ma distance entre eux.

— Virginia, ne te fais pas prier,
viens.

— Non! Non! Vous êtes morts !

Elle vit sa sœur dans les bras de son ex-mari, heureuse avec un bébé dans la main, à côté d'eux, Antonio tenait la main de sa femme et tous deux avaient eux aussi des bébés et semblaient épanouis.

— Regarde ce sont tes neveux, dirent-ils en lui présentant les enfants qui se mirent à pleurer en la voyant comme effrayés par son image.

Qu'elle soit l'émanation de son esprit ou un individu vivant, toute personne aurait peur de Virginia en ce moment en la regardant . Ses longs cheveux blonds étaient crasseux, ses yeux entourés de gros cernes noires sortaient de leurs orbites, son corps  tremblait sans arrêt, son teint était gris et sa lèvre avait viré au bleu :  elle était prête pour halloween.

— Ils sont morts, vous êtes morts, vous....arrgghh!

Elle avait les mains appuyées contre ses oreilles et hurlait en tapant des pieds pour les faire disparaitre.

La voix de Elena monta à elle a cet instant et elle se calma pour regarder le salon où elle provenait et tomba sur le corps de sa sœur qui commençait à se décomposer et l'odeur pestilentielle qui se dégageait d'elle l'obligea à se cacher le nez. 

Elle détourna le regard de son crime pour tomber sur les pupilles accusatrices de ses victimes qui s'approchaient, l'air menaçant ,vers elle.

La paria de la famille, couru se cacher dans la salle de bain mais elle pouvait les entendre derrière la porte.

Ils frappaient et criaient son nom en la traitant de monstre et d'autres méchancetés qui n'étaient que vérité et c'est ça qui la tourmentait : entendre la vérité.

Elle regarda l'objet tranchant qui tremblait entre ses mains puis son poignet et compris que c'était sa seule option .

C'en était trop trois mois qu'elle les supportait, qu'elle essayait de garder la tête hors de l'eau et aujourd'hui elle était à bout, c'était insupportable.

Comment Elena avait-elle tenu pendant toutes ces années?  Elle, elle ne le pouvait pas, vivre avec tous ses fantômes, ses âmes qui ne lui avaient rien fais mais qu'elle avait pris par égoïsme était au dessus de ses forces.

Elle laissa échapper une larme en comprenant qu'elle avait perdu et frappée par la fatalité,elle enfonça la lame dans son poignet au niveau de la veine en hurlant de douleur, libérant ainsi son sang qui s'échappait de ses veines avec sa vie.

Un cri se fit entendre dans l'étage où accouchait Malkia, l'un des jumeaux venait de sortir.

— C'est bien, Malkia, l'un de vos bébés est déjà là.

L'infirmière se chargea du bébé et on demanda à Matteo de se débarrasser de sa chemise et de prendre le bébé, le premier contact physique de l'enfant avec son parent étant important.

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant