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Plongée dans un état comateux, Malkia reprenait peu à peu ses esprits. La première chose qu'elle remarqua fut la douceur du support sur lequel elle était couchée. En croire la texture du tissu qu'elle avait agrippé, c'étaient des draps ; elle était donc sur un lit.

La tête lourde, les yeux fermés, les oreilles bourdonnantes, elle posa ses doigts sur ses tempes douloureuses avant d'essayer de prendre contact avec la pièce. Sa vision brouillée pendant quelques secondes, s'éclaircit après quelques battements de cils. Elle leva les yeux sur le plafond et sa tête se mit à tourner, ce qui l'obligea à refermer les yeux avant de les ouvrir à nouveau.

À présent posée, tout lui apparaissait nettement et les tons gris anthracite lui rappelèrent où elle se trouvait. Après un flash-back d'une dizaine de secondes, elle se souvint de ce qui avait précédé son trou noir : Matteo. Il était là et elle était chez lui.

D'un geste rapide guidé par l'angoisse, elle se leva, toujours faible mais parvint à se maintenir debout avec la désagréable impression d'être dans un tourbillon. Chancelante, elle avait des difficultés à mettre un pas devant l'autre sans manquer de trébucher. Son regard, mêlé d'appréhension et de peur, balaya la pièce dans laquelle elle se trouvait - sa chambre.

Mais que lui avait-il fait ? L'avait-il droguée ? À quel moment ? De plus en plus faible et la vision de plus en plus brouillée, elle réussit tout de même à apercevoir un corps dans tout ce flou qui se découpait dans le décor.

Sans crier gare, Malkia se retrouva couchée sur le lit, et si la situation n'était pas compliquée, elle l'aurait remercié. Malgré sa fragilité, son instinct de survie lui donna quelques forces pour se battre, pour se dégager de la prise de l'homme au-dessus d'elle qui la maintenait clouée sur le lit, les mains placées de chaque côté de sa tête. En voyant son expression, qu'elle pouvait distinguer dans toute cette brume, il était en colère.

— Ne bouge pas ! intima Matteo d'une voix sévère.

Deux heures plus tôt, elle était tombée dans les pommes après avoir entendu sa voix.

— Laissez-moi partir, implora Malkia dans une voix à peine audible, trop affaiblie pour hausser le ton.

— Non, il n'en est pas question, cesse de t'agiter comme ça, tu ne fais qu'abuser de tes dernières ressources.

— Vous... vous m'avez...

Elle ne put finir sa phrase, une nausée lui montant à la bouche.

— Viens !

Sans attendre sa réponse, il la porta jusqu'à la cuvette des toilettes et lui tint les cheveux en arrière tandis qu'elle vidait son estomac déjà vide.

— Vous...

— Je ne t'ai pas droguée, ça suffit maintenant ! tonna l'homme qui, à nouveau, la transporta jusqu'au lit où il la déposa avec précaution.

— Je veux rentrer chez moi !

— Je déteste avoir à me répéter.

Sur ces derniers mots, il prit la porte alors qu'elle se battait pour garder son esprit clair.

L'homme revint avec un bol en main et la fit asseoir sur le lit.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle en pointant le bol du doigt, méfiante.

— Si je te le dis, je vais devoir te tuer après. Maintenant, ouvre grand, tu as besoin de reprendre des forces.

— J'ai besoin de partir d'ici, loin de...

— Moi, j'avais compris, principessa. Pour l'heure, il te faut manger.

Il approcha la cuillère garnie devant sa bouche scellée, et elle posa sa main sur son avant-bras pour le stopper.

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant