Perfect Addiction

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Des gémissements s'élevèrent dans la nuit claire suivit de reniflements.

— Mais ferme là bon sang tu m'empêches de dormir avec tes pleures incessant ! Râla une jeune femme rousse en frappant sur le bas du lit au dessus d'elle.

— C'est bon Rachel, t'as pas besoin d'être aussi méchante,dit une autre, dont les cheveux bruns coupés courts étaient bouclés.

Elle se leva de son lit, sans enfiler ses pompes, se dirigea vers celui de ses voisines puis monta l'échelle pour atteindre le lit de la cause de ce vacarme.

Une jeune femme était recroquevillée dans le lit, les cheveux en batailles, le nez dans sa couverture qui étouffait ses pleurs.

La brunette la regarda attristée, cet épisode se produisait chaque soir au coucher et quand elle lui demandait, elle ne répondait pas et pourtant voilà trois mois qu'elle les avait rejoint et de toutes celles avec qui elles partageaient la pièce de dix mètres carré, elle était la seule dont elle était proche.

Elle lui caressa les cheveux pour la consoler et la prit dans sds bras, couchée derrière elle.

— Chut, ça va aller ma belle, pleures plus s'il te plaît, tu vas attirer leur attention et tu sais que ce qu'ils te feront. Calme-toi, ça va aller.

La jeune femme acquiesça d'un signe de la tête et se tut mais ses larmes continuaient à couler. Ce que la brune ne savait pas c'est que son amie pleurait son mari, un mari qu'elle avait vu mourir sous ses yeux.

Trois mois que Matteo était mort et qu'il l'avait laissé seule, trois mois qu'elle asséchait son corps en pleurant toutes les larmes qu'il pouvait contenir.

Son Matteo n'était plus, il était parti, il l'avait abandonné dans ce monde pourtant il lui avait promis qu'il ne le ferait jamais, qu'il serait toujours là.

Elle posa une main sur sa bouche pour s'empêcher d'hurler, la douleur était aussi forte qu'au premier jour, qu'à la seconde où il avait cessé de respirer.  Chaque fois qu'elle fermait l'oeil, elle revoyait au ralenti toute la scène et la conclusion était la même tout était de sa faute, si elle n'avait pas fouillé dans son passé jamais tout ceci ne serait arrivé.

Elle s'en voulait, elle lui en voulait de l'avoir anéanti. De l'avoir fait connaître l'amour, d'avoir apporter de la lumière dans sa vie, de la plénitude pour tout lui enlever aussi brutalement la laissant avec des remords et un vide qui s'agrandissait de jour en jour dans sa vie, dans son cœur.

Pourquoi était-il entré dans sa vie si c'était pour la détruire comme il l'avait fait ? C'était peut-être stupide mais elle aurait voulu retourner dans le passé pour refuser cet accord, elle aurait fini comme un objet sexuel certes mais la douleur ne serait pas aussi atroce et insoutenable.

A vingt deux ans Matteo Rossi avait fait d'elle une veuve et une âme en peine, qu'est-ce que l'homme était méchant.

Elle passa une main sur ses yeux pour essuyer ses larmes qui affluaiet sans cesse, répondant présent à leur rendez-vous journalier, c'était devenu une routine pour elle de le pleurer jusqu'à épuisement, jusqu'à ce qu'elle sente qu'elle n'avait plus de larmes à verser avant que le lendemain ça recommence.

Comment surmonter cette épreuve ? Comment avancer ? Comment vivre sans lui? Sans son amour ?

Elle ferma les yeux et ses larmes coulèrent, un cri monta à sa gorge mais elle le bloqua, il se faisait tard et si elle ne voulait pas recevoir une correction, elle devait garder silence.

Trois mois plus tôt, après qu'on l'ait séparé brutalement du corps de son mari et qu'on lui ai mit un sac sur la tête, ils étaient montés dans une voiture et avaient roulés quelques heures jusqu'à une villa où elle avait été enfermée avec d'autres prisonnières et depuis elle survivait pour lui, elle essayait de ne pas mourir pour lui.