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La neige tombait plus abondamment qu'en début de soirée, rendant l'air plus lourd et plus frigorifique, ce qui faisait vaciller le feu qui crépitait dans le foyer.

Toujours assise sur le canapé depuis plusieurs minutes, Malkia n'avait plus la notion du temps ; elle ne savait pas depuis combien de temps elle était seule.

Scotchée, presque paralysée sur place, elle se rappelait de son échange avec l'homme, plus encore du marché qu'il lui avait proposé... Être libre pour lui appartenir...

Un marché, non un pacte, un pacte des plus terrifiants qui la lierait à cet homme au charme ténébreux.

Un pacte qui ne lui offrirait aucune réelle satisfaction.

Un pacte qui avait juste pour finalité de lui faire changer de maître, un maître qu'elle aurait cette fois-ci choisi d'elle-même.

Elle se tint la tête dans les mains en scrutant le feu rougeoyant qui chancelait à chaque brise, menaçant de s'éteindre avant de se reprendre.

Il l'avait laissée plantée là, seule, pour lui donner le temps d'y réfléchir avant de retourner dans la villa.

Il lui laissait le choix ; elle était libre d'accepter ou de refuser, libre de le choisir, lui, au détriment de Damon, libre de prendre la décision de devenir sa prisonnière...

La gorge contractée, elle avait du mal à absorber l'air qui entrait dans ses poumons et l'étouffait presque à chaque respiration, qui devenait de plus en plus difficile.

Ce n'était pas l'air qui lui causait cet asthme de circonstance, mais le parfum qu'il avait laissé derrière lui, ce parfum qui le qualifiait et qui était imbibé partout.

Elle avait l'impression qu'il lui collait à la peau comme une seconde derme, prenant l'ascendant sur sa fragrance de rose.

Ce parfum qui l'étouffait, certes, mais qui la rassurait aussi.

Elle avait l'impression qu'il était toujours là avec elle, et ce sentiment l'apaisait sans qu'elle n'en sache la raison.

Était-il possible de marquer autant une personne en quelques heures ?

Assurément, il l'avait marquée de son sceau, un sceau propre à lui, qui lui donnait l'impression d'être libre.

Avec lui, elle se sentait rassurée, voire protégée ; elle se sentait bien à ses côtés comme jamais auparavant.

Il avait su calmer ses peurs, la réconforter, contrairement à Damon qui n'avait fait que l'humilier à chaque fois qu'il le pouvait, en la rappelant qu'elle n'était qu'une bête de foire, sa poupée.

Il n'avait pas hésité une seconde à briser tous ses rêves comme un miroir qui s'écrase sur le sol dur.

Cependant, elle devait prendre en compte que l'homme qui lui avait montré tant d'attention sans même la connaître ne cachait pas son attirance pour elle.

Il le lui avait dit avec subtilité, et loin de la dégoûter comme c'était le cas avec Damon, elle avait aimé cette tendresse qui lui était jusqu'à ce soir inconnue.

En une soirée, moins de trois heures, un homme, cet homme, lui avait fait ressentir des émotions intenses.

Il l'avait chérie de ses yeux comme un homme chérit une femme.

Elle se sentait désirable, mais était-ce assez pour remettre son destin entre les mains de cet homme qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve ?

Devant cette interrogation, elle se leva pour arpenter la terrasse extérieure, mais l'espace lui semblait trop insuffisant pour aérer son esprit ; elle avait besoin de réfléchir avant de prendre sa décision.

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