Matteo, qui venait de repérer la jeune femme, avançait d'une démarche énergétique et élastique, ponctuée par de grandes enjambées, pour la rejoindre. Il s'empara au passage d'un verre de whisky sur un plateau qui se baladait et échangea sa coupe de champagne vide.
Elle était seule, réservée, jouant avec ses doigts de pianiste, les yeux baissés, droite près de la porte, comme si elle voulait disparaître dans le mur.
Elle affichait cette attitude timide qui l'avait bouleversée au début de la soirée, lançant de temps en temps ses yeux marins dans la salle à sa recherche.
Alors qu'elle avait la tête baissée, Matteo en profita pour venir se tenir près d'elle et lui glissa la coupe sous les yeux.
La jeune femme sursauta, surprise, puis releva la tête, et il vit ses yeux s'éclaircir à ce moment-là.
— Ne me dites pas que je vous manquais déjà ? la taquina-t-il, alors que son visage entier commençait à s'illuminer sans qu'elle ne pût arrêter ce phénomène.
Elle ne dit rien, trop confuse pour trouver les mots justes, et il en profita pour lui glisser la coupe entre ses doigts sous ses yeux écarquillés.
— Buvez, ordonna-t-il en posant son index sous le pied du verre, sur lequel il fit pression pour l'inviter à boire, mais elle résista, ce qui le surprit.
— Nous devons d'abord parler, argua-t-elle de sa belle voix douce, qui lui chatouillait les oreilles.
— Les dames d'abord, se résigna ce dernier avec un sourire charmant, la main sur la poignée de la porte qu'il venait d'ouvrir, tel un gentleman pour l'amener à passer en premier.
— Merci.
Dès qu'ils furent enfin seuls, elle se sentit gênée par la situation. À l'intérieur, avec tous ces gens, elle se sentait courageuse, mais ici, avec lui, sur la terrasse, à deux, elle avait l'impression d'être une petite chose ; elle perdait ses moyens. Or, elle devait garder la tête froide pour l'affronter.
Ils marchèrent en silence jusqu'aux canapés, leur repère, et c'est lui qui brisa le silence après s'être assis, alors qu'elle restait debout face à lui.
— Vous ne vous asseyez pas ? remarqua-t-il sans détacher ses yeux d'elle.
L'homme cherchait clairement à lire dans ses pensées, songea-t-elle.
Malkia refusa d'un mouvement de la tête accompagné d'un "non" dont il avait presque dû tendre l'oreille pour l'entendre.
— Okay, abdiqua Matteo une nouvelle fois en prenant ses aises.
— Vous avez dit vouloir me parler ; je suppose que vous avez pris votre décision, entama-t-il.
— Oui, mais tout d'abord...
— Encore une condition ? releva l'homme, qui avait arqué un sourcil interloqué.
Elle se passa la langue sous les lèvres, et il sentit son sang affluer dans ses vaisseaux et son rythme cardiaque augmenter.
Si elle continuait comme ça, il allait avoir du mal à se contrôler.
Son verre de whisky entre ses lèvres, il fit descendre la liqueur dans sa gorge brûlante pour apaiser ses tensions musculaires.
Il regarda sa poitrine généreuse et laiteuse se soulever lorsqu'elle prit une forte inspiration pour se donner un peu plus de courage, et il dut se passer une main sur le visage pour calmer ses pulsions.
— Tout d'abord ? parvint-il à dire, au bord du gouffre, d'une voix maîtrisée.
— Arrêtez de me regarder comme vous le faites, c'est déplacé.
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Perfect Addiction
RomanceUne rencontre inattendue, un regard d'une seconde et un amour passionné et obsessionnel sans limite. Deux personnes que rien ne prédisposait à se rencontrer,une âme noire et une âme blanche pourtant fusionnelles. Lui, il est baigné dans le sang, il...