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Après les coups de feu, ils avaient été rejoints par le reste du groupe et avaient porté un toast avant de se séparer. Matteo et Malkia avaient remonté le long du canal surmonté par un muret qui les séparait du lac calme et noir. Leurs pas avaient été éclairés par les lampadaires en fer forgé jusqu'au manoir où ils s'étaient enfermés dans la chambre du mafieux.

Le réveil se fit en douceur. Allongée sur le lit, la couverture remontée jusqu'à ses épaules, les cheveux épars sur l'oreiller, Malkia essayait de décoller ses paupières lourdes avec beaucoup de difficulté. Elle avait la bouche sèche et pâteuse, le corps endolori, et sa tête qui pesait une tonne semblait s'être transformée en un véritable chantier qui lui martyrisait les nerfs, prête à exploser.

Lasse, elle se pelotonna un peu plus dans la couverture chaude et se rendormit. Quand elle se réveilla, elle se sentait mieux, moins affaiblie, sa tête lui faisait moins mal, et elle n'avait plus trop de vertiges.

Elle se redressa prudemment pour ne pas s'écrouler et s'adossa contre la tête du lit. Sa lucidité plus claire, elle détailla la chambre dans laquelle elle se trouvait.

La pièce était vaste et somptueuse, baignée dans une atmosphère feutrée grâce à son mobilier en bois sombre. En face d'elle, une imposante armoire trônait, ses étagères croulant sous les trophées de compétitions sportives et intellectuelles, ainsi que des médailles et un appareil photo professionnel de haute gamme.

Un espace de rangement discret, encastré dans le mur, abritait une collection de chaussures de luxe, avec des boîtes de marques prestigieuses : Church's, Dr Martens, Orban's, Paolo Scafora, Heschung, J.M Weston, Santoni, Salvatore Ferragamo et Stefano Bemer. Un véritable temple de l'élégance masculine.

Les murs étaient ornés de tableaux de maîtres, aux côtés de photographies de paysages à couper le souffle. Une odeur àiséeux, une odeur musquée flottait dans l'air, imprégnant les draps sombres dans les draps sombres. Il s'agissait donc de sa chambre.

Elle étouffa un horrible bâillement et s'étira pour évacuer la fatigue. Elle avait une faim de loup. Quelle heure était-il ? Elle regarda autour d'elle à la recherche d'un réveil et en trouva un sur la table de chevet, à l'autre bout du lit. Elle se redressa, et c'est seulement à ce moment qu'elle constata qu'elle ne portait plus sa robe mais un t-shirt assez large qui lui arrivait mi-cuisse.

Qui l'avait déshabillée ? se demanda-t-elle. Et pourtant, c'était évident : seule une personne pouvait s'offrir ce luxe, seule une personne s'était acquise tous les droits sur elle, Matteo.

Elle glissa jusqu'au réveil qui affichait 10h35. Elle avait dormi aussi longtemps ?! Constata-t-elle, scandalisée. Que diront les autres d'elle ? Quel genre de personne était-elle ? Tout ça à cause de quelques verres d'alcool.

Devant la table, il y avait une table basse avec un plateau bien garni, un thermos, une tasse et une moitié de citron.

— Beurk ! s'exclama-t-elle en imaginant le goût acide du citron sur sa langue.

Près de ce petit déjeuner copieux, il y avait un bout de papier plié en deux qu'elle déplia soigneusement et lut :

"Bonjour Regina mia, j'espère que tu t'es bien réveillée et que ta nuit a été douce. Je t'ai préparé le petit déjeuner comme tu peux le voir, je savais que tu allais manquer celui préparé pour la maisonnée, et je voulais pas que tu passes la journée le ventre creux (je sais que tu aurais eu peur de descendre te chercher quelque chose à manger). Tu me feras le plaisir de tout manger.

Dans le thermos, tu trouveras du café ; je savais pas à quelle heure tu te réveillerais et ne voulais pas que tu le bois froid. J'ai mis du lait et du sucre, je sais que tu l'aimes ainsi...

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant