Perfect Addiction

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Giorgio descendit les marches du peron en allongeant ses longues jambes faisant basculer son corps en avant lorsque son poids tombait sur son pied et s'assit à côté d'un Matteo abattu.

— Elle a encore appelé. Tu ne peux pas l'ignorer comme ça, envoi lui au moins un message, elle s'inquiète énormément pour toi.

Matteo renifla, il passa sa main sur ses yeux injecté de sang à force de pleurer et porta le goulot de sa bouteille de tequila à sa bouche dont il fit descendre le liquide enivrant et brûlant dans sa gorge.

Giorgio secoua la tête désespéré par la situation de son meilleur ami. Ça faisait des jours qu'il avait débarqué chez lui en pleine nuit et depuis, il n'avait plus quitté les lieux, passant ses journées à fumer et à boire jusqu'à tomber dans un coma éthylique avant de recommencer le lendemain.

Il ne l'avait vu jamais aussi bas que ça, se reclusant loin de tous même Malkia était ignorée malgré ses insistances.

D'un côté, il ne pouvait le blâmer. Son état inquiétant l'avait poussé à demander des explications à Malkia qui à contrecoeur lui avait donné le journal de Elena. 

Trente trois ans dans le mensonge, trente trois ans d'illusion. Pendant toute sa vie il avait détesté son père parcequ'il pensait qu'il ne l'aimait pas, c'était porté coupable de la mort de sa mère et avait protégé celle qu'il avait cru être la seule à l'avoir protégé pour découvrir que c'était elle qui tirait les ficelles depuis le départ, se portant responsable de tout son malheur, ça, ça brisait un homme aussi robuste soit-il.

Mais d'un autre, il était en colère qu'il se laisse ainsi aller, qu'il abandonne ses responsabilités, sa famille pour une douleur égoïste, car oui, c'était égoïste de croire qu'il était le seul à souffrir du mutisme de Elena qui avait caché les ignominies de sa sœur. 

Paix à son âme mais elle méritait de mourir, d'une certaine façon, elle était  aussi coupable de tous les crimes de Virginia peut-être pas au même degré mais son silence avait joué un rôle capital dans la folie meurtrière de sa soeur.

— Malkia...

Matteo sauta sur ses pieds, horripilé qu'il continue avec ce sujet. Peut-être se comportait-il comme le dernier des abrutis, mais tout ce dont il voulait en ce moment était de rester seul, d'oublier le monde jusqu'à ce que son âme s'apaise, jusqu'à ce son cœur cesse de saigner pour de bon .

Giorgio le regarda peiné pour lui et pris une gorgée de l'alcool qu'il avait bu, résigné pour l'instant. Il avait essayé de lui faire entendre raison mais sa douleur était plus forte que tout et seul Dieu pouvait le sauver de la catastrophe.

— E ne fait que vomir du sang depuis, l'informa t-il en s'allumant une clope.

Son cousin en fit pareil mais ses doigts tremblaient tellement qu'il cru n'arriverait pas à utiliser correctement le briquet.

— Il est donc l'heure de l'achever mais avant je veux le nom de ce client de merde, c'est à cause de ce bâtard que tout ceci est arrivé, dit il en tirant sur sa cigarette pour se gorgée de tabac qui se mélangea à l'alcool dans son corps puis souffla la fumée bleutée dans l'atmosphère.

Giorgio fuma sa cigarette en alternant avec la téquila qui avait plus de goût ainsi. Il était satisfait par sa réponse, enfin il se comportait comme le chef qu'il devait être, peut-être n'était-il pas une cause totalement perdue.

— Va d'abord prendre un bain, tu pues idiot.

Matteo éteignit sa tige sur sa semelle et retourna à l'intérieur de la maison pour se doucher comme l'avait proposé Giorgio. Ce dernier avait raison, lui même ne pouvait pas supporter son odeur, que dirait Malkia si elle le voyait ainsi.