Perfect Addiction

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Le ciel froid, révolté sans pitié ni compassion, jeta les projecteurs sur le visage figé de Malkia, choquée. Il pleuvait de plus en plus fort, alors qu'un silence éloquent était tombé dans l'habitacle de la voiture après la réplique de Matteo, qui était plus un aveu de son choc que de son incompréhension.

— Je...

— Tais-toi ! Imposa-t-elle, ses billes bleues perdues devant elle.

— Je n'ai pas voulu dire ça, essaya Matteo de se rattraper.

— Ferme ta bouche, ferme-la ! Hurla-t-elle hystérique en se pressant la racine de ses cheveux.

Matteo obtempéra ; le mieux à faire maintenant était de faire comme elle voulait, il était en tort et il le savait. La situation était désastreuse pour devenir catastrophique.

Tous deux restèrent silencieux, leurs regards déambulants comme deux âmes errantes dans l'obscurité brisée au quart par les phares allumés de la Genesis G80 2021 noire à travers le pare-brise.

Le silence écrasant imposé fut interrompu par le son de la déglutition de Matteo, ce qui exacerba Malkia, qui sortit de la voiture.

— Qu'est-ce que tu fais, putain ? Il pleut, tu vas attraper froid, entre ! Lui hurla-t-il, assis dans la voiture.

Comme elle ne réagissait pas et continuait à progresser dans la nuit pluviale, il sortit lui aussi à sa poursuite et, en quelques enjambées, il la rattrapa.

— Rentre, on va parler de tout ça calmement à la maison.

— Parler ? Mais parler de quoi, Matteo ? Et puis, tu parles de quelle maison ? Celle où tu amènes tes putains ou une autre que je ne connais pas ?

— Je sais que tu es fâchée et je te comprends, mais là, crois-moi, ce n'est pas le moment. Retournons dans la voiture et arrivés...

— Tais-toi ! Tais-toi ! Répéta-t-elle, furibonde.

— Je n'aurais pas dû dire ça, enfin pas comme ça, je le reconnais.

— La ferme ! Je te hais, je te hais tellement, continua-t-elle sur la même lancée, en avançant à reculons derrière elle.

Matteo suivit chacun de ses pas.

Lorsqu'elle mettait un pied en arrière, il en mettait un en avant, les mains retournées vers le sol devant lui pour lui demander de se calmer. Une dispute en pleine nuit dans une route déserte et pendant une tempête pouvait finir mal, comme dans les séries policières.

— T'approches pas de moi, t'es dégoûtant. T'as vraiment aucune gêne, toi ? Tu m'as touché avec tes sales mains avec lesquelles tu as touché cette fille, et que sais-je ce que tu as fait d'autre ? Reprit-elle de plus en plus agitée.

La pluie se mélangeait à ses larmes froides et dégoulinait sur son visage tailladé par la déception et la tristesse. Elle se sentait trahie, blessée, humiliée par un homme avec qui elle avait pensé un jour bâtir quelque chose de solide.

Comment avait-il pu lui faire ça ? Toucher une autre après seulement quelques jours de tension. Il n'avait même pas attendu une semaine pour se jeter entre les cuisses de son ex comme un affamé.

— Malkia, retournons dans la voiture, s'il te plaît, essaya-t-il une nouvelle fois de la raisonner.

— Laisse-moi tranquille, je ne veux aller nulle part avec toi... Je veux être seule, va-t'en, barre-toi ! S'époumona-t-elle.

Elle lui tourna le dos et continua à avancer droit devant elle sans savoir où aller ; tout ce qu'elle voulait, c'était être seule, loin de lui, loin de sa trahison. Elle se sentait pathétique à faire autant de scène pour un homme qui dès que l'occasion se présentait l'avait trahie. Il lui avait rendu coup pour coup, la cellule était mieux. Elle aurait préféré qu'il l'enferme pour le restant de sa vie qu'il couche avec son ex, son ex ! Et qui serait la prochaine ? Ciara ? Elle n'attendait que ça, elle.