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— Arrrrg!!!!!

Un hurlement à déchaîner les mers déchira l'atmosphère calme et humide de cette soirée. La scène dépeignait le maire suspendu au plafond, la tête en bas. Devant lui, Matteo, la chemise salie et mouillée par la sueur qui mouillait son front et son buste. Ses manches étaient relevées jusqu'à son coude, laissant voir ses bras luisants et veineux, dont la droite tenait un shocker avec lequel il électrocutait le maire depuis une heure et dix minutes.

— Non ti ucciderò, idiota! (Je ne te tuerai pas, couille molle), siffla Matteo.

Ses pas lents et calculés tournèrent autour du maire attaché. Il avait l'air de réfléchir à ce qu'il ferait ensuite. Cet imbécile avait gâché sa soirée. Il avait tout prévu, du début à la fin, jusqu'au moindre détail. Actuellement, il devait être à la falaise avec elle, en train de passer un merveilleux moment. Il pensa au baiser qu'il avait imaginé à la fin de leur dîner, toute la journée, et il fallait que cet abruti, ce trou du cul, cherche à s'évader et, pis encore, finance sa fuite avec sa marchandise, son herbe.

Quel toupet !

Il ne pouvait pas chercher à tourner une nouvelle saison de Prison Break revisité, dans le rôle de Michael Scofield, un autre jour, pensa-t-il, furieux.

Salaud !

Il jeta violemment le taser sur la table et, en trois enjambées, arriva devant l'armoire métallique qu'il ouvrit brutalement. Ses doigts saisirent le bistouri chirurgical, la scie, l'aiguille, la betadine, l'alcool, les bandages, des cotons, du fil et deux plateaux chirurgicaux. Il revêtit sa casaque, porta son cache-nez, son calot et enfila ses gants fins blancs avant de retrouver le maire.

— Pietà ! Pie... (Pitié ! Pi...), implora le maire en voyant tout l'attirail de son bourreau.

— Primo avvertimento (premier avertissement), Pietro.

Les mains libres, il ramassa des chaînes qu'il fixa au sol et emprisonna les bras du maire, maintenant tendu, suspendu dans le vide, les mouvements restreints. Matteo déposa la chaise en fer devant son corps et monta dessus pour être à la hauteur de ses jambes.

Le maire respirait bruyamment pour calmer ses palpitations cardiaques, tandis que son bourreau respirait avec aisance, sans stress.

D'abord, avec le bistouri chirurgical, Matteo coupa autour de sa jambe droite, qui se tacha de sang s'écoulant le long pour venir s'écraser sur le sol en petit cercle, dû à son immobilité. Il incisa précisément au-dessous de l'endroit où il sectionnerait les os et les muscles, pour conserver des morceaux de peau servant à la formation du moignon.

Ensuite, il coupa les muscles extérieurs pour dégager son tibia. Il descendit de la chaise, déposa son instrument dans l'un des plateaux et amena la scie à dents tranchantes qu'il lima sous le regard vidé du maire, au bord de l'arrêt cardiaque.

Enfin, il coupa avec rudesse l'os dégagé et rattrapa de justesse le pied qui lui servirait plus tard.

Le maire n'était pas au bout de ses peines. Il n'aurait jamais dû s'échapper, encore moins cette soirée.

Tout s'était déroulé dans une ambiance rythmée par les cris, les larmes et les essoufflements du maire. Ce dernier, malgré toutes ses prières, supporta chaque geste froid, méthodique et sadique du mafieux.

La mort n'était pas venue pendant le long calvaire qu'avait duré son "opération". Matteo l'avait attaché la tête en bas pour que son cerveau continue à être alimenté en sang, même son cœur avait tenu jusqu'à la fin.

Pietro était vidé, asséché, le mafieux l'avait pressé comme une orange. Sa géhenne avait commencé avec les coups, ensuite son viol par son fils et cet homme nommé Vic, et maintenant son amputation sans anesthésie.

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant