Perfect Addiction

18

Une odeur de pâte et de sauce tomate imbibait toute la maison, faisant baver Malkia qui ne put résister à la tentation de se laisser guider cet après-midi. En se réveillant ce matin, elle avait eu l'agréable surprise de constater que sa porte avait été déverrouillée, mais elle n'était pas sortie. Elle avait préféré rester au lit pour récupérer un peu et élaborer un plan d'attaque.

Un pied devant l'autre, elle traversa le couloir, veillant à ne pas faire de mouvement brusque, de peur d'augmenter la douleur de son poignet cassé qu'elle tenait dans sa main près de sa poitrine. "Quelle brute !" pesta-t-elle en frottant doucement son poignet endolori. Il ne l'avait pas raté, une raison de plus pour échapper à cet homme froid et sans sentiment.

Elle descendit la dernière marche et se dirigea vers la cuisine, d'où provenait l'odeur appétissante. Sonia était vraiment une cuisinière hors pair. Elle voulait sa recette.

— Sonia ! l'appela-t-elle sur le pas de la pièce, mais sa bonne humeur dégringola à la vue de l'homme qui se tenait devant elle.

Ce n'était pas Sonia, non, c'était un dos large et musclé enfermé dans un t-shirt gris et des bras musclés qui tenaient une casserole.

Oui, c'était lui, la brute qui... cuisinait ? Cette pensée la déstabilisa pendant un long moment, alors que l'homme se retournait, un sourire amusé aux lèvres, en continuant de tourner la sauce. Il prenait son temps pour la détailler et s'amuser de son expression incrédule.

D'un battement de cils, elle revint à la réalité et se promit une nouvelle fois de ne plus se laisser distraire par cet homme cruel. Elle leva son menton d'un air fier, presque hautain, et relâcha doucement son poignet pour qu'il retombe le long de sa hanche. Elle n'allait pas le laisser voir qu'elle était vulnérable à ce point-là.

Pour se donner de la contenance, elle prit un verre dans le placard et alla jusqu'au robinet pour le remplir et le but, même si elle n'avait pas soif, alors que l'homme continuait de l'observer.

"Mais il veut ma photo ou quoi ?" souffla-t-elle.

— Bonjour, dit-il simplement.

"Bonjour ?" répéta-t-elle, incrédule. "Bonjour ?! Était-il sérieux là ? Après lui avoir cassé le poignet, il lui disait simplement bonjour comme si tout allait bien ?" Malkia, calme-toi, n'oublie pas que c'est un mafieux et qu'il est habitué à faire du mal aux gens, lui conseilla sa petite voix.

La jeune femme prit une longue inspiration en silence pour ne pas qu'il se rende compte de l'effet de son mot. Elle releva encore plus le menton et le toisa, profitant pour mieux le relooker. Il avait les cheveux impeccablement coiffés et portait un tablier de cuisine propre, bizarre.

Comment pouvait-il avoir un tablier de cuisine propre alors qu'il avait préparé de la pâte ? Enfin, bref, il était mignon là-dedans... non, sexy. Ça devrait être un péché d'être aussi sexy. Il resta impassible tandis qu'elle terminait son petit manège par un roulement des yeux pour souligner son exaspération.

Sans un mot pour lui, elle déposa bruyamment le verre dans l'évier. "Il nettoiera, vu qu'il avait décidé de jouer à la boniche aujourd'hui," cracha-t-elle, amère. Elle prit le chemin inverse qu'elle avait emprunté et sortit, fière d'elle et de son presque impassibilité.

Cependant, elle devait vraiment apprendre à ne plus le mater de la sorte, il ne manquerait plus qu'elle bave, la honte... Malkia était sur le point de poser le pied sur la deuxième marche quand
une main forte empoigna son poignet sain.

"Merde ! Qu'est-ce qu'il voulait encore ?"

Elle ne voulait pas le voir, pas le sentir, pas lui parler et encore moins qu'il la touche. Sans se retourner, elle essaya de se dégager de sa prise, mais il était tenace, normal.