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Assise sur le lit de la chambre qui lui avait été promise, les jambes ramenées vers son menton, Malkia entendait les voitures partir une à une du garage et la musique baisser de rythme. La fête était finie et bientôt, elle devrait affronter Damon Salvatore pour une énième et dernière fois, car demain, elle serait libérée de lui et appartiendrait à Matteo Rossi pour une période indéterminée.

Minuit avait sonné quarante-cinq minutes plus tôt et elle était redevenue une servante, la sienne.

Elle se demandait si Matteo était toujours là, dans la villa, ou s'il était parti. Elle aurait voulu le voir partir, mais l'aurait-elle supporté ? Aurait-elle accepté qu'il s'en aille sans elle ? Non.

Elle déplia ses jambes et se coucha sur le lit froid ; elle portait toujours son manteau et avait remonté les couvertures pour que Damon ne le voie pas.

L'heure de sa libération était pour bientôt, se répéta-t-elle pour supporter l'angoisse qui montait crescendo à chaque minute qui s'écoulait.

Elle croyait en Matteo, il était son espoir, le seul à lui avoir tendu la main depuis qu'elle était dans les griffes de Damon, même si pour cela elle devait payer le prix fort. Peu importait, l'essentiel était d'abord de sortir d'ici, ensuite elle aviserait.

Matteo allait revenir, il allait la sauver comme il le lui avait promis. D'ailleurs, ne lui avait-il pas fait signer un contrat pour sceller leur pacte ?

Un sourire confiant dansa sur ses lèvres ; elle huma le manteau qui portait encore son parfum, qui ne s'était pas atténué avec le temps, il était aussi déterminé et féroce que celui qui le portait.

— Tu as fait quoi ? s'étrangla Giorgio, qui venait d'apprendre la nouvelle.

Il arpentait avec de grands pas déterminés le bureau de son ami, comme un lion en cage.

Matteo, qui avait jugé bon de tout révéler à son bras droit, l'observait avec impassibilité, usant son plancher.

Les dés étaient déjà lancés et il ne pouvait pas, non, il ne voulait pas revenir en arrière, et personne ne pouvait le détourner de son objectif, même pas le bon Dieu.

Elle serait à lui dans quelques heures ; il devait être à présent patient et se préparer pour être en forme à l'aube.

— Tu te rends compte de ce que tu as fait, Matteo ? tonna-t-il d'une voix à faire trembler le sol, mais son ami ne cilla pas ; au contraire, il semblait totalement à l'ouest.

Les yeux figés, le regard perdu dans le vide, Matteo laissait son esprit vagabonder dans ses souvenirs de cette soirée et dire qu'il avait voulu ne pas y aller !

Il se maudit presque d'avoir  pensé manquer à cette réception et, par ricochet, ne pas faire la rencontre de sa belle métisse à la voix d'ange qui l'expiait de ses péchés. Père Augusto allait avoir du mal à rivaliser avec elle.

— Faut me le dire si je te dérange, s'agaça Giorgio, qui avait beaucoup de difficultés à avaler la pilule.

Matteo poussa un long et profond soupir pour vider ses poumons et lui reporta son attention, alors qu'il venait de prendre place sur la chaise en face de lui, plus calme.

— J'ai eu peur à un moment donné que tu fasses craquer le sol, lâcha-t-il en passant en revue quelques documents qui lui avaient été envoyés le matin.

— Je n'arrive toujours pas à concevoir que tu aies fait une chose d'aussi...

— Chevaleresque, ironisa-t-il avec une pointe moqueuse.

— Impulsive, je dirais, corrigea Giorgio, qui avait tout de même compris son ironie, mais qui n'avait pas envie d'entrer dans son jeu.

— Je peux savoir quel est réellement ton problème ?

Perfect AddictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant