43. Une question d'âge

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Ce matin là avait commencé comme tous les autres pour Seïri. Elle s'était levée tôt suite à une petite et régulière insomnie, préférant travailler sur sa carte de Wano Kuni qu'il lui fallait définitivement avancer.

Elle était allée piquer un bout de pain vers 6h30 du matin dans les cuisines du Mobydick, s'installant rapidement dans la salle de cartographie pour se munir de sa plume et de ses notes.
Et elle se trouvait désormais ici, assise au bureau réquisitionné pour ses uvres, le seul son du papier qu'elle grattait de sa main droite pour l'accompagner ; l'odeur de l'encre et du savoir venant caresser ses narines.

Mais il y avait quelque chose de différent ce jour là.
Car la veille même, elle avait fait quelque chose qui ne lui ressemblait pas. Et qu'elle ne regrettait absolument pas.

La fameuse sortie shopping dans laquelle l'avait forcée Hélène.
Et au cours de laquelle elle avait retrouvé un bout de son passé, de l'ancienne elle dont il lui restait seulement son art de la cartographie. Ainsi que sa passion pour les kimonos désormais.

Car grâce à l'aide précieuse du commandant de la 16ème flotte, Izou dont elle trouvait la compagnie plus qu'agréable ; elle avait pu s'habiller comme elle le désirait et d'une manière qui lui allait de toute évidence, comme un gant.
La brune laissa échapper un petit rire à la pensée des visages béats des commandants de la 1ère et de la 4ème flotte lorsqu'ils les avaient aperçus, les deux adeptes de vêtements asiatiques rentrant bras dessus bras dessous au Mobydick. Ils avaient après tout, bien trop d'achats à porter.

Elle avait réellement trouvée cela divertissant.
Les essayages au magasin bien sûr, le temps infini qu'ils avaient passés à choisir le bon maquillage qui irait le mieux avec son teint, de même pour les rouges à lèvres ; sans parler de la sélection d'accessoires qu'Izou lui avait acheté de force.

Or rien n'avait surpassé le plaisir qu'elle avait ressenti en voyant l'expression de son supérieur, le grand Marco le phénix.
Elle avait sérieusement dû se retenir d'exploser de rire devant lui, même si ça aurait été bien loin de son professionnalisme habituel. Elle ne l'avait jamais vu de cette manière, lui d'habitude si flegmatique et inexpressif.

Elle avait pût pour la première fois posé le doigt sur la manière dont il admirait les choses, ses prunelles azurées remplis de milliers de petits diamants alors que sa bouche était bloquée dans un pli si particulier.
Sa posture aussi, tendue vers l'avant et si attentive l'avait marquée. Alors oui ce qu'elle avait vu lui avait plu, car elle avait pu découvrir une nouvelle facette de cet homme qu'elle trouvait plus que fascinant. Et ça elle prenait toujours.

La jeune cartographe poussa un long soupir à cette idée, se demandant durant un instant pourquoi elle sentait une telle sensation de contraction dans son bas ventre alors que l'image du commandant blond prenait place dans son esprit.
Elle posa une main indécise sur ses joues un peu trop chaudes, ne sachant pas quoi penser de ce phénomène. Était-elle malade ? Elle se sentait pourtant en forme.

Cela devait sans aucun doute être lié à la fatigue.
Elle pouvait effectivement compter ses heures de sommeil sur les doigts de la main, ayant veillé tard la veille même pour travailler sur ses uvres comme elle l'avait prévu. Cela n'aurait effectivement aucun sens que des phénomènes physiques la lient aux pensées qu'elle pouvait avoir sur le médecin en chef du Mobydick.
Strictement aucun sens.

Pour se donner un peu de contenance, la jeune femme lissa le tissu bleu de son kimono qu'elle avait enfilé ce jour là, se sentant après tout tellement plus à l'aise là dedans que dans des habits plus lambdas.
Même si elle ne possédait pas assez de ses tenues particulières au style asiatique pour pouvoir se permettre de ne porter plus que cela. Elle allait devoir tourner. Mais ça ne lui posait aucun problème... car après tout le plus important était bien qu'elle s'était trouvée un style dans lequel elle se sentait réellement bien... en un mot, elle-même.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant