La mémoire de papier

46. L'homme qu'il a pris comme modèle

Seïri rentra à moitié paniquée dans l'infirmerie du Mobydick qui commençait mine de rien à devenir familière... mais était ce sa faute si à chaque nouvelle péripétie de son capitaine, elle souhaitait être présente à ses côtés ?...
C'était ça après tout le rôle d'un ami et d'un nakama, et c'était ce qu'elle était pour le célèbre feu follet qui ne cessait jamais d'affronter l'empereur Barbe Blanche, le dénommé Portgas.D.Ace.

Elle parcourra rapidement les pièces des yeux, marchant d'un bon pas dans le petit dédale que formait la division médicale de l'équipage de Shirohige, si importante pour sa santé et celles de tous ceux qu'il protégeait.
Au passage la brune salua les infirmières qu'elle connaissait et avec qui elle était familière, n'apercevant ni Hélène ni Charlie, les deux devant sûrement être en repos où autre part sur le navire.

Elle fut si efficace, à force d'habitude de toute évidence qu'elle finit par arriver là où elle le désirait.
L'endroit où se trouvait l'utilisateur du Mera Mera no Mi.

La jeune femme prit une grande inspiration avant de taper sur le mur de bois pour annoncer sa présence, poussant le drap qui faisait office de cloisonnement pour l'intimité des patients.
Alors qu'elle s'approchait de son capitaine étendu sur le lit, elle fit en sorte de faire taire sa petite inquiétude. C'était un sentiment uniquement poussé par son attachement pour le brun aux tâches de rousseurs. Elle le savait.

Mais il n'avait pas besoin de cela. Et il avait déjà vu largement pire. Au contraire, les progrès d'Ace étaient à féliciter plus qu'autre chose, car le combat qu'il venait de livrer avait effectivement été le plus beau jusqu'à maintenant.
Le seul qui méritait d'être appelé ainsi en réalité. Même s'il avait encore une fois fini à l'infirmerie... question d'habitude de toute évidence.

Seïri salua la membre de l'équipe médicale présente, une certaine Dalila si elle se rappelait bien. Mais il y avait tellement de nanas qu'elle avait un mal fou à se souvenir de tout...

Elle préféra se concentrer sur l'état de son capitaine, ses prunelles claires se posant sur sa forme allongée juste devant elle. Ce dernier était endormi comme un bébé sur la couchette, son torse bandé se soulevant à un rythme régulier alors qu'elle aurait jurer apercevoir de la bave qui coulait de sa bouche entrouverte.
En fait il vivait actuellement sa meilleure vie, récupérant à une vitesse effrayante d'un combat qui, personnellement aurait sans aucun doute tué sur place la jeune femme.

La brune remarqua aussi la bande lui encerclant la tête, quelques pansements collés sur son visage qui pissait tout de même le sang quelques heures plutôt.
Il avait vraiment pris cher. Pour ne pas changer.

- Tiens Seï, tu es venu voir l'état de notre capitaine avec le feu au cul ?

- Oh Deuce... oui de toute évidence ahah !

La cartographe échangea un regard complice avec le second de leur équipage, l'homme assis sur une chaise et tournant le dos au lit sur lequel dormait Ace, son attention de toute évidence occupée par le livre devant ses yeux ; ses prunelles claires le parcourant de part en part avec une rapidité des plus étonnantes. Il ne perdait décidément jamais une occasion de travailler ou d'emmagasiner du savoir, et la jeune femme le comprenait très bien. Après tout, ils étaient pareils sur ce sujet là.

Elle observa durant un instant les mèches bleues de son nakama se balancer au même rythme que ses mouvements de tête, jetant de temps en temps des coup d'il à leur jeune alité qui était en train de faire le somme de sa vie.
Mais apparemment, plus pour longtemps.

- BARBE BLANCHE !

- Hiiiii !

Car alors que la brune venait de s'assoir sur le bout du lit d'Ace, le tissu s'affaissant légèrement sous son poids, le principal concerné s'était redressé en un instant ; tel le plus efficace des morts vivants.
Et il avait effectué ce geste des plus improbables tout comme lui d'ailleurs, si rapidement et sans prévenir que la possiblement Dalila où peut-être Eldy... elle ne savait plus, venait de pousser un cri des plus charismatiques, teinté de la plus grande des terreurs.