18. Shanks le Roux

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Seïri avait la sensation désagréable d'être punie comme une enfant de huit ans.
Là, toujours assise dans la grotte qui était le théâtre de la rencontre joyeuse entre les équipages pirates des Spades et du Roux, elle était prise entre quatre épingles.

Enfin il aurait été plus juste de dire qu'elle était coincée entre l'un de ses propres nakamas, ce sale traitre de Deuce et le second de leurs compagnons de beuverie du soir, Benn Beckmann.
Ils lui avaient même confisqués la carte.

Ces petits cons.
Sans parler de la chope de rhum qui avait été remplacée par de l'eau, soi-disant pour qu'elle retrouve ses facultés cognitives normales.

Tu parles.
Ils voulaient juste garder toute la gnole pour eux.

La brune était sûre de ça.
Et c'est pour cela qu'elle se permettait de bouder comme une gosse, les bras et jambes croisés en fusillant du regard les deux hommes qui ne lui cachaient d'ailleurs même pas leur conversation, ses joues se gonflant de mécontentement.

Une réaction vachement mature. Elle était pourtant parfaitement bien.

Dans un état proche de la forme maximale.
Il n'était pas du tout nécessaire de la traiter comme une poupée de porcelaine qu'elle n'était de toute façon même pas.

- Heureusement pour vous, la Marine est presque absente du Nouveau Monde. Mais il va falloir faire gaffe à de possibles informateurs...

- Le mieux serait juste qu'elle n'utilise pas ces connaissances là. Hein Seïri tu comprends ce que l'on dit ?

- Si je connais quelque chose ça sert à rien de le laisser à la poubelle Deuce. T'es un peu con quand tu t'y mets.

- Euh...

- Maintenant rendez moi la carte et laissez moi terminer ma lecture et ma transcription ! J'aimes pas laisser du travail pas fini !

- Seïri...

- Quoi ?!

- On va dire que tu as l'alcool entreprenant...

Pour toute réponse la jeune femme tira la langue à l'homme aux cheveux bleus, leur ainé soupirant de lassitude dans sa barbe.

Mais c'était elle qui avait raison bordel.

Elle était certes alcoolisé.
Ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des convictions... des principes qui remontaient à la surface de sa mémoire dans de bien étranges circonstances. Peut-être qu'elle aurait dû boire de cette manière bien plus tôt... qui sait, elle aurait probablement découvert un panel de nouvelles choses encore plus variés ?!

Quoiqu'il en soit elle détestait réellement les choses laissées en plan.

Benn lui avait demandé de lui expliquer ses signes.
Et c'est ce qu'elle allait faire.

Parce que déjà c'est grâce à lui qu'une autre partie de son ancienne elle était revenue à la surface, que ses forces devenaient plus nombreuses.

Du coup elle avait une dette.
Dette qu'elle allait effacer de suite.

Et puis elle faisait ce qu'elle voulait.

Le savoir c'était le pouvoir.
Elle possédait une partie de ce pouvoir. Si elle souhaitait partager ses connaissances elle le faisait... car elle était encore libre d'agir tout de même.

La sensation de libération et de soulagement qui lui parcouru les veines la conforta dans cette idée. La elle d'avant n'avait jamais pu suivre ses idées les plus folles.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant