14. Le goût du papier

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Seïri dévalait les rues de la ville aux côtés de Deuce, les mains remplies de sacs divers.

Elle inspira avec délectation la brise tiède qui parcourait cette zone climatique du Shin Sekai.
Ils avaient eu de la chance.

L'île sur laquelle ils venaient d'aborder affichait un climat tempéré.
Par conséquent elle n'allait ni bouillir sur place ni devenir un glaçon.

Et ça, c'était vachement cool.
Parce que ce n'était pas tout le monde qui avait un pouvoir du fruit du démon permettant de régler sa température comme celui d'Ace. Ce grand fou serait capable d'arriver à moitié à poil sur une île hivernale, battue par une tempête de neige sans pitié ; la brune était prête à parier fort sur ce coup là.
Car après tout, pourquoi s'enquiquiner de vêtements quand on pouvait être libres comme le vent ?...

La jeune femme agita la tête d'un air amusé, contemplant leurs emplettes bien emballées.
En effet, dès qu'ils avaient posés le pied à terre, une bonne partie de l'équipage était immédiatement partit faire la meilleure activités au monde à leurs yeux ; soit bourrer la gueule au bar.

Ni plus ni moins.
Mais cela semblait être habituel.

Car si cette escale était une grande première pour la cuisinière de bord ce n'était pas le cas du gang des cerveaux comme elle aimait si bien les appeler, qui étaient rodés tel les rouages d'une bonne horloge.
Ainsi Mihal était resté au "Piece of Spadille" pour le surveiller, Skull s'en était allé à la recherche de ces si précieuses informations et le second avait embarqué la nouvelle recrue qu'elle était faire ces fameuses courses.

De cette manière, Seïri avait pu découvrir pour son plus grand bonheur le fonctionnement normal d'une île ; on ne pouvait effectivement pas considérer le pays d'origine des hommes-poissons comme un modèle de représentation en la matière.
Ainsi c'était le fumet des plats locaux, les cris des habitants, les rires des enfants et l'odeur de la vie elle-même qui l'avaient accueilli. Elle avait suivie de ses yeux clairs la moindre de ces agitations chaleureuses, une sensation apaisante et étrangement familière prenant possession d'elle.

Elle appréciait cela.
Le calme d'une vie normale. Comme si cela faisait partie d'elle avant, et c'était d'ailleurs sûrement le cas.

Alors Deuce, voyant sa curiosité et la lueur chaleureuse qui s'était allumée dans son regard n'avait pas pût s'empêcher de lui parler de tout ce qu'il savait de cette île ; ces yeux à lui s'illuminant avec de plus en plus d'intensité, à la même allure que les mots passionnés qui sortaient de sa bouche.
Et la brune avait encore une fois explosée d'un rire cristallin.

C'est vrai que l'homme au pseudonyme avait pris la mer pour une raison bien précise, qui était d'écrire son propre roman d'aventure comme son idole, Brag Men.
Donc quand il s'agissait de conter des choses, il était toujours le premier au rendez-vous.

- Seïri, t'as tout ce qu'il te faut ?

- Euh... je pense oui... mais encore une fois ça me gêne pour... pour tu sais quoi...

- Ahahah ! Et pourquoi est-ce que ça te gênerait ?! On n'allait quand même pas t'habiller des haillons des autres idiots pendant une éternité, t'as le droit d'avoir des vêtements quand même !

La brune rougit furieusement, assassinant du regard le second de l'équipage qui paraissait réellement estomaqué, ne contenant même pas son rire plus que moqueur.

Bon il était vrai qu'elle n'avait pas trop réfléchi sur ce point là.
Mais c'était parce qu'elle y accordait peu d'importance.

Oui, elle accordait peu d'importance à son apparence et sa tenue.
Enfin ça c'était ce qu'elle pensait. Disons surtout que depuis son réveil elle avait eu de nombreuses priorités autre que sa tenue vestimentaire, de type survivre et savoir ce qu'elle allait devenir.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant