49. Discussion

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Seïri referma dans un court soupir la porte donnant accès au quartiers des infirmières du navire, seul le gargouillis de son estomac lui tenant compagnie.

Ah sérieusement... elle était venue se changer rapidement après avoir accidentellement renversé de l'encre sur ses vêtements ce matin et ne s'était pas sentie de se promener toute la journée avec une tâche noire sur elle.
Elle voulait tout de même être présentable au quotidien, cela lui faisait plaisir de se sentir belle et si ce n'était pas le cas, au moins d'être juste passable. Et peut-être que les regards insistants et réguliers du commandant Marco, pour lequel elle avait parfaitement conscience d'entretenir des sentiments amoureux la poussait dans cette direction.

Mais il était loin d'en être l'origine. Être attirée par un homme ne voulait pas dire ne vivre plus que pour ses beaux yeux où être à sa botte... la brune avait bien l'intention de rester une femme forte et indépendante.
Parce que c'est comme cela qu'elle voulait mener sa vie, en créant ses cartes et en faisant ce qu'elle souhaitait, sans jamais avoir à rendre de comptes à qui que ce soit. Cette idée la fit sourire... après tout elle était désormais certaine que ses envies qu'elle entretenait était sans aucun doute liées à son passé inconnu d'elle, comme une revanche et une libération qu'elle prenait sur une vie plus restreinte et réglée comme une horloge.

Et alors qu'elle passait sa main sur le bois du mur, ressentant jusqu'au plus profond d'elle-même les plissements de la matière et l'histoire que cette dernière avait à lui raconter elle se fit la réflexion qu'en fait, elle n'était pas trop mal ici. Sur les mers.

Même si, et un goût amer empli sa gorge à cette pensée elle était toujours un peu perdu avec ces histoires d'invités et son avenir sur ce navire... et celui d'Ace et ses amis, de ceux qui avaient été les premiers à l'accueillir comme elle était et à la sauver d'une mort certaine.
Les Spades. Oui, définitivement... elle ne suivrait qu'eux et son capitaine enflammé, et ce peut importe la décision que ce dernier prendrait ; et elle savait que c'était la même chose pour ses nakamas. Parce que...

- Seï ! Qu'est ce que tu fais là ?

- Deuce !

Quand on parlait du loup...
Venant tout juste de sortir de l'infirmerie, ses cheveux bleus en bataille sur son crâne alors que la cartographe remarquait quelques cernes bien marqués sur son visage se trouvait son ami et second de leur équipage. Il avait son éternel carnet à la main, ayant de toute évidence tout juste noté quelque chose à l'intérieur ; un mince sourire destiné à sa camarade alors qu'il se dirigeait vers la brune.

Seïri lui rendit elle aussi une expression des plus éclatantes, cela ne faisait pas longtemps depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus mais elle était toujours heureuse de passer du temps avec les membres des Spades, que leur position encore un peu précaire sur le Mobydick restreignaient légèrement.

- Je me suis tâchée avec de l'encre ce matin alors je suis venue me changer avant d'aller au réfectoire.

- Oh je vois... le commandant Marco t'as donné autre chose à faire que trier des cartes ?

- Hum non... j'ai trébuché...

- Ahahah !

- Ne te moques pas c'était un accident, et heureusement la seule chose qui est devenue noire est ma chemise... j'ai évité la catastrophe de justesse...

La jeune femme rougit à la simple pensée de sa boulette de la matinée.
D'habitude toujours impassible, la brune avait pourtant perdu son calme à l'entrée de son supérieur dans la salle de cartographie et dont son regard azuré sur sa nuque, pourtant normal depuis quelques semaines l'avait complètement décontenancée.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant