64. Roses et froufrous

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La nuit était maintenant tombée, amenant avec elle les senteurs de la fête et de la nourriture dans les rues de plus en plus bondées d'Astrée.
Ainsi qu'une douce pénombre qui invitait au mystère et aux secrets, la paume de Marco calée dans le dos de la jeune femme pour unique preuve des plus convaincantes.

Honnêtement elle avait encore du mal à réaliser ce qui lui arrivait, comme si une parenthèse des plus enchantées c'était soudainement ouverte dans son petit monde si bien cadré et réglé comme une horloge depuis 15h cet après-midi là.
Car les contacts plus que fréquents qu'elle avait avec le blond à ses côtés, leurs regards qui se passaient de mots pour communiquer ou encore les baisers qu'ils échangeaient de temps à autre quand l'envie leur en prenait tels deux adolescents fous d'amours pour l'un et l'autre ; n'auraient jamais était possible autrement.

Et la jeune cartographe espérait sincèrement que cela continuerait même après cette soirée là, perdant durant un instant son regard clair dans les froncements de sourcils du commandant de la 1ère flotte de Barbe Blanche qui était actuellement en train de négocier le prix de brochettes de poulpes marinés avec un marchand de toute évidence très à cheval sur ses prix.
Un fin sourire fit son apparition sur le visage de la brune, se calant un peu plus contre son compagnon dont la main vint naturellement enserrer sa taille avec plus de force, son odeur musquée d'encre, de papier et de cigarette mêlée venait chatouiller ses narines sensibles.

Après leurs baisers langoureux sur ce banc de l'une des nombreuses places de la ville ils avaient continués leurs pérégrinations jusqu'à la nuit tombée, Seïri découvrant avec ravissement des lieux dont elle n'aurait jamais pu ne serait-ce que soupçonner l'existence.
Puis naturellement les deux amoureux avaient ressenti le besoin de manger. C'est donc avec un sourire resplendissant sur les lèvres que le phénix l'avait emmenée au marché nocturne de la ville, connu pour ces délicieuses spécialités locales et sa diversité de produits.

Et pour l'instant le pirate à la prime de plus d'un milliard de berries n'avait pas loupé son coup.

- Tiens Seïri yoï.

- Merci Marco, tu es un amour.

Seul le plissement particulier des rides du blond lui répondit, une caresse un peu plus incisive que les autres venant chatouiller le bas de son dos alors que d'un air rieur, l'ancienne membre des Spades se saisissait avec envie de sa brochette qui sentait délicieusement bon.
Elle fixa durant un petit instant les bouts de poissons préparés avec amour et recouverts d'une sauce à l'évidence épicée, embrochés avec expérience sur la baguette de bois. Elle n'attendit pas plus longtemps que cela, son esprit de cuisinière ne voulant que goûter cette nouvelle spécialité.

Et elle ne fut pas déçue.
C'est ainsi que la brune dévora goulument son casse-croute qui faisait partie de la longue liste de tous ceux qu'elle avait déjà ingéré. À croire que Marco pensait qu'elle était un régiment entier à elle toute seule.

Ce dernier l'entrainait d'ailleurs dans une nouvelle allée, les deux pirates esquivant avec agilité les groupes de passant s'interpellant entre eux et s'amusant en observant le spectacle qui se déroulait autour d'eux.

- Ah enfin yoï... c'est l'allée des fleuristes ici !

- Des fleuristes ?... tu voulais m'emmener ici depuis le départ ?

- Oïe... disons que c'est l'un des points forts de la visite... tu vois quelque chose qui pourrais te plaire ?

Seïri explosa d'un doux rire alors que le si grand commandant de la 1ère flotte de Barbe Blanche la fixait tel un enfant devant sa mère qu'il aimait tant, et détentrice de tant de pouvoirs.
Alors la jeune femme se prêta au jeu, laissant tout de même un petit baiser sur la joue du blond en remerciement pour sa galanterie et sa tendresse qui la touchaient réellement. Il était adorable quand il s'y mettait, cachant très bien son côté malicieux et possessif.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant