70. Nos raisons de vivre

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Seïri s'apprêtait à sortir de la chambre de Marco, la main sur la poignée froide de la porte en jetant tout de même un coup d'œil tendre à l'homme blond qui dormait toujours profondément dans le lit, la couverture remontée jusqu'au menton alors que seule ses respirations apaisées couvraient la pièce de leur douce mélodie.
C'est un mince sourire qui perça les lèvres de la jeune femme face à cette vision, savourant une dernière fois la chaleur de la pièce sombre, seule la lumière du petit jour passant sous le pas de la porte et l'éclairant d'une lumière des plus tamisés.

Car il était tout juste 7h du matin, le cliquetis de l'horloge de poche du commandant de la 1ère flotte sonnant délicatement dans l'air calme environnant.
Et même si elle ne pensait pas cela possible, la brune avait passé une nuit encore plus exceptionnelle que trois jours plus tôt.

Ils s'étaient en effet dévorés avec une tendresse et une passion tellement... indescriptible.
Des souvenirs un peu plus précis lui revenant en tête la membre de la 1ère flotte se passa une main dans le cou, là où elle le savait Marco avait laissé une nouvelle pluie de suçons, alors même qu'elle gardait encore les marques qu'il lui avait attribué lors de sa première fois.

Sa première fois... cela avait été si différent cette nuit là.
Elle se souvenait du moindre des détails, leur deux corps s'enlaçant tendrement et s'embrassant entre deux parties de jambes en l'air. La sensation de la main chaude du phénix contre la sienne alors qu'ils parcouraient ensembles les couloirs vides du Mobydick aux alentours de minuit, s'étant mis en tête d'aller chercher les vêtements du blond que la cartographe avaient kidnappés depuis elle ne savait même plus combien de temps.

Le pur bonheur qu'elle avait ressenti lorsque le pirate l'avait étendue de nouveau sur son lit après leur petite excursion, pour continuer à l'aimer de la manière dont il l'entendait.
Les mots qu'ils s'étaient dit. Puis bien sûr la manière tellement rassurante et calme dont elle s'était endormie dans ses bras musclés et son odeur d'encre, de papier et de fumée ; épuisée de leurs ébats aux alentours d'une heure du matin.

Un sourire timide traça son chemin sur les lèvres de Seïri alors qu'elle détournait définitivement le regard, ce dernier s'accrochant quelques instants sur les vêtements propres de Marco qu'ils avaient pris le temps de plier avant d'aller se coucher ; les siens sur le dos.
Oui elle avait aimé cette nuit.

Mais pour une raison que la jeune femme ignorait, elle ressentait le besoin impérieux de prendre un bon bol d'air frais dans le petit matin de ce début de journée. D'être seule avec elle-même pour une fois, ce qui étais tellement rare sur un navire pirate tel que le Mobydick, encore plus quand on était dans un dortoir...

Et puis c'était sans compter sur le fait que la membre de la 1ère flotte avait tout de même la chance de pouvoir accéder à la salle de cartographie ce qui lui permettait déjà d'avoir un peu de solitude.
D'ailleurs, il fallait qu'elle y passe après histoire de voir comment sa carte de Wano Kuni avait séchée, elle qui était enfin finie... la question était de savoir si elle prenait le risque de faire ça avant le petit-déjeuner ?... hum peut-être n'était ce pas l'idée du siècle de louper un repas après un effort physique tel que celui qu'elle venait de fournir durant ces longues dernières heures.

La brune appuya aussi discrètement que possible sur la poignée grinçante de la chambre de Marco, remerciant pendant un instant le fait que le blond lui ai montré comment fermer et ouvrir sa porte à clé ; lui qui galérait tant avec ce genre de choses dans la précipitation...
C'est le souvenir de son énervement contre son pauvre panneau de bois trois jours plus tôt qui lui revint à l'esprit, car elle était persuadée que s'il avait eu le choix il l'aurait juste détruit à mains nus ; ce qui n'aurait pas été malin lorsque l'on savait ce qui s'était passée pendant le reste de la nuit. À moins que le commandant de la 1ère flotte ne soit en fait un adepte de sexe en public bien sûr...

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant