30. Marco le Phénix

466 42 13
                                    

Cela faisait ainsi une semaine que Seïri et le reste des Spades, leur capitaine compris étaient arrivés sur les navires de flotte de Barbe Blanche.
Et les sept jours qui la composait s'étaient écoulés plus que rapidement. Après tout, être assigné aux cuisines et surtout quand on était une petite nouvelle d'un équipage ennemi dont on ignorait encore la position en son sein... signifiait beaucoup d'heures supplémentaires.

C'est ainsi que dès la préparation et le service du repas effectué, la jeune femme était automatiquement de plonge. Pas que ça la dérange cependant. Garder ses mains occupés empêchait son esprit de vagabonder dans des confins qu'elle ne souhaitait pas découvrir pour le moment, lui évitant ainsi des inquiétudes et des prises de tête inutile.

Et puis comme ça on ne pouvait absolument rien lui reprocher.
Même si les membres de la 4ème flotte n'en avaient jamais eu l'intention, la preuve même était bien qu'ils commençaient à apprécier cette fille brune qui parlait peu mais bien, et faisait son travail à la perfection sans jamais rechigner.

Le problème avec les femmes en mer, c'est que c'était des chochottes à qui on devait céder tous les privilèges du monde si on les écoutait.
Mais ce n'était pas le cas de la membre des Spades qui se levait peu importe l'heure, exécutait n'importe lequel des ordres qu'on lui donnait et se souciait aussi peu de sa tenue et de son style au travail qu'un margoulin. En un mot, ils appréciaient cette vraie pirate qui payait sa part et sa dette envers la magnanimité de leur capitaine.

De plus, la jeune femme avait une autre très bonne raison d'être de bonne humeur.

Et elle était simple.
Ace.

Elle avait pu lui parler.
Cela n'avait été guère plus que quelques mots échangés à la va vite lorsque ce gros rat d'égout comme avait commencé à le surnommer Thatch était venu voler ses réserves de bouffe de la journée.

Mais cela avait suffit.
Oui, cela avait suffi pour qu'elle s'assure qu'il allait un minimum bien. Enfin si on pouvait appeler son état "bon".

Il était tout simplement aveuglé par la rage et par le regret.
Le regret de ne pas avoir été assez fort et d'avoir échouer à protéger ses amis et compagnons... voilà pourquoi il lui avait assuré qu'il ferait tout pour régler le problème.

Seulement de quel problème parlait-il ?... ils avaient déjà perdu. C'était fini n'est ce pas ?... elle n'y connaissait rien mais cela lui paraissait évident maintenant, que ce soit dans une vie de pirate où dans n'importe qu'elle autre.

- Il l'a encore fait cette nuit ?!

- Sérieusement ce gamin commence à devenir agaçant...

- Ace est blessé ?

- Sans aucun doute que ton capitaine l'est ahah... il s'agit de Père quand même ! Aussi, ça ne m'étonnerait pas que le commandant Marco commence sérieusement à perdre la...

- C'est quoi ces racontares de commères les gars ?! Au boulot et plus vite que ça, le déjeuner va pas se préparer tout...

L'intervention du commandant fût couper en son milieu.
Seïri et l'ensemble des cuisiniers qui s'étaient en quelque sorte fait attraper la main dans le sac se tournèrent avec surprise dans la direction du bruit violent qui venait de les interrompre, c'est à dire vers l'entrée et les deux portes en bois claquant avec violence sur leurs gonds.

Et pour la première fois depuis son arrivée sur ce navire, la jeune femme vit le grand Thatch à l'air toujours joyeux se liquéfier. Littéralement.

Car l'énergie qui se dégageait de l'homme qui venait d'entrer dans les cuisines du Mobydick était plus que terrifiante.
Et bien qu'elle ne le connaisse pas, la seule chose qu'elle pouvait dire était que oui, il était plus qu'impressionnant.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant