La mémoire de papier

69. Nous 🍋

⚠️ Présence d'une scène sexuelle explicite ⚠️

Marco ferma la porte de sa cabine derrière eux en un instant, le bruit caractéristique de la clé que l'on tourne dans son engrenage résonnant dans la pièce bien plus bordélique que la dernière fois qu'elle y avait mis les pieds, seulement trois jours plus tôt.

Seïri observa rapidement ce qui l'entourait, notant le fouillis de papiers et de matériel divers qui s'étalaient sur le bureau du second de Barbe Blanche.
Il était vraiment débordé de boulot en fait... bien qu'elle sache parfaitement comment il fonctionnait, la brune ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi il ne déléguait pas un peu de ses corvées à quelqu'un d'autre de temps en temps.

Sérieusement pensait elle en passant son regard clair sur son lit complètement défait, qu'il ne prenait de toute évidence même pas le temps de faire au réveil ; ça ne lui ferait pas de mal.

- Fais comme chez toi yoï.

- Ah... oui, oui !

- Oïe tu veux quelque chose à boire ?...

- Non merci Marco, je... je préfère garder l'esprit clair pour ce genre de conversation.

Seul le mince sourire en coin du blond lui répondit, ses yeux fins et azurés se plissant d'une manière presque imperceptible alors qu'il reposait la bouteille de rhum qu'il avait commencé à sortir d'elle ne savait où.
Le phénix préféra donc saisir sa chaise de bureau pour la retourner face à elle et s'asseoir dessus, se raclant la gorge pour se donner un peu de contenance alors que la cartographe elle, s'installait timidement sur son lit.

La simple sensation du matelas s'abaissant sous son poids, l'odeur de sel, papier, encre et cigarette de l'homme enfumant l'entièreté de son esprit ; raviva sans problèmes les souvenirs qu'elle avait de cette nuit là.
Les grincements de la couchette sous leurs mouvements.

Ses gémissements.
Les siens. Leurs prénoms qu'ils avaient prononcés avec tant d'ardeur, se touchant pour la première fois d'une manière qu'elle ne pensait même pas possible.

La brune devait être rouge tomate actuellement, remerciant intérieurement la noirceur de la pièce alors que le pirate à la prime de plus d'un milliard de berries allumait de ses flammes bleues une lampe à huile pour leur faire un peu de lumière.
Elle se perdit durant un instant dans les lueurs si fantastiques de l'objet, un jaune orangé chaleureux embaumant la pièce de sa présence.

Puis percevant du mouvement devant elle, la cartographe reposa son attention sur Marco, les mains liés sur sa chaise alors qu'il la fixait sans broncher, une veine d'anxiété faisant lentement son apparition sur le bas de sa mâchoire.
Il prenait tout cela très à cœur. La brune déglutit aussi discrètement qu'elle le pouvait alors que son esprit commençait à marcher à plein régime, tout les mots qu'elle avait sur la conscience menaçant désormais de sortir de sa bouche dans cette ambiance si particulière.

Qui lui hérissait le poil.
Qui la faisait frissonner.
Qui la rendait brûlante.

- Je... qu'est ce que tu attends de cette relation Marco ? Est-ce qu'il y a même un nous ?...

Ou étais t'elle simplement comme les autres, l'une de celles qui faisaient partis des nombreuses de passage ?... cette question là, bien qu'elle la pense du plus profond de son âme, elle n'oserait jamais la poser à voix haute.
Parce que se serait remettre en question la confiance qu'elle accordait au blond qui, face à elle souriait tranquillement en se frottant les mains pour se donner un peu de courage.

Il était déjà si inhabituel de le voir comme cela, montrer son anxiété sans peur... mais cela n'enlevait malgré tout par la crainte de la jeune femme.
Car bien que l'ancienne membre des Spades refuse de se l'avouer, la vérité c'était que l'accident de l'après-midi l'avait peut-être un peu plus marquée qu'elle le pensait.