2. La cité de Marineford

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Seïri descendait avec enthousiasme l'une des rues les plus animés du quartier de Marineford où elle et son père résidaient.

Elle aimait cet endroit.

Les rues de pierres étaient toujours propres même si les cris des enfants et les rires des gens y résonnaient facilement.
Des balcons des nombreuses maisons, pendaient des fleurs et des plantes qui embaumaient délicieusement les sens à la bonne saison, se mêlant aux odeurs de nourriture et des commerces.

On oubliait souvent que cet endroit était avant tout une base militaire et que l'entièreté de ses résidents étaient des Marines et leur familles.
Mais c'était surtout leur maison. Enfin, sa maison.

Nombreux étaient ceux qui étaient arrivés ici en suivant leurs maris ou leurs parents mais ce n'était pas le cas de la jeune femme.

Elle était née ici.
Dans l'hôpital militaire pour être plus précis.

Elle avait passé l'entièreté de sa vie ici.
C'était son chez elle.

Il était donc difficile pour elle de réaliser que quand les gamins hurlaient jusqu'aux larmes qu'ils voulaient rentrer chez eux, c'était d'une île au-delà de ses murs infranchissables qui avaient toujours bercés sa vie.

Mais son cas était rare et la brune en avait conscience.
À l'époque de la jeunesse de ses parents, cette cité de Marineford n'était encore qu'un projet qui avait pour but d'encourager l'engagement au sein de la Marine. Typiquement, l'idée de sa mère de s'installer et d'ouvrir son restaurant avait été à moitié financé par le gouvernement.

Et quand ils s'étaient mariés ils avaient fait partis des premiers à obtenir une maison ici, à deux pas du commerce que tenait Lou-Ann. Propriété qu'ils habitaient toujours, bien qu'avec les augmentations de son père on lui avait proposé de meilleurs alternatives dans des quartiers plus modernes et mieux desservis, le justifiant sans cesse par le fait qu'elle, la petite orpheline de sa mère se sentirait mieux de cette manière.

C'était cependant très mal connaitre l'homme.

Premièrement, il détestait qu'on utilise sa fille pour le manipuler. Deuxièmement, il avait horreur du changement. Puis troisièmement et cela même s'il affirmait le contraire, il était très attaché à cet endroit où étaient conservés les derniers souvenirs de sa défunte épouse.

Et bon, ce n'est pas comme si cette maison était souvent habité. Depuis quatre ans, elle ne revenait qu'un mois par an pendant la période d'été de Sabaody et son père vivait plus dans son bureau et sur les navires de l'armada qu'autre part.

Mais pour en revenir aux quartiers de cette immense cité, ils étaient si nombreux que même elle commençait à en perdre le compte.
L'endroit c'était petit à petit rempli mais il ne demeurait qu'une règle d'or, ne pas parler du travail. La quête de la justice absolue était suffisamment présente comme cela pour en faire un sujet de discussion quotidien.

Bien évidemment quand un évènement grave arrivait, les voisins se serraient les coudes entre eux et s'entraidaient... ce qui était tout naturel.
Et c'est pour cela qu'elle aimait cet endroit. Il n'y avait pas meilleure sensation que de se sentir accepté et d'être heureux dans sa vie quotidienne.

Seïri s'arrêta finalement devant une grande enseigne de commerce générale de laquelle sortait une queue un peu trop importante à son gout, de femmes d'âges mûres et d'enfants excités.
Parce que les enfants sont toujours excités en plus.

Elle lâcha un soupir dans sa barbe, ne pouvant s'en prendre qu'à elle-même pour avoir veiller trop tard la nuit précédente.
Mais les cartes n'attendaient pas, c'était ça la réalité.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant