66. Ta douceur

423 41 12
                                    

Seïri était bien.
Terriblement bien.

Comme rarement elle s'était sentie, au moins d'aussi loin qu'elle pouvait s'en souvenir.
Elle avait chaud. Mais pas trop.

Et surtout, elle était terriblement détendue.
Car alors qu'elle émergeait avec une lenteur calculée des brumes du sommeil reposant dans lequel elle était tombée ; elle avait la sensation agréable qu'un immense poids s'était levé de ses épaules.

Elle était délicieusement lassée et fatiguée d'elle ne savait quoi, les moindres de ses cellules appelant au repos et à l'apaisement.
Tout était calme, son esprit éteint ne demandant rien de plus que les brumes de la nuit et des abysses.

C'est à ce moment là que la brune commença réellement à se réveiller, prenant lentement conscience de ce qui l'entourait et de l'état plus poussé de son corps. Rien d'étonnant à ce qu'elle est chaud.
Tout simplement parce qu'elle n'était pas seule dans ce lit qui portait une odeur qu'elle aurait reconnue entre milles et qui l'éclaira soudainement sur les évènements de la veille qu'elle n'était définitivement pas prête d'oublier.

Marco et elle.
Ils avaient fait ce fameux rendez-vous qu'il avait négocié avec elle par son intelligence des plus redoutables, invoquant cette dette datant déjà de quelques semaines. L'après-midi c'était passé avec délice, enchainant avec une soirée composée de découvertes culinaires, danses et baisers volés.

Puis le blond l'avait emmené à un endroit dont elle n'aurait jamais soupçonné l'existence, un ciel étoilé des plus saisissants caché dans les plus sauvages des forêts d'Estellar, cette île de toute évidence réputée pour ses vues de la voûte céleste.
Et enfin ils étaient revenus sur le Mobydick, pris pas une passion telle qu'ils avaient couchés ensembles.

La jeune femme sentit un frisson de délice et de satiété la parcourir à cette pensée, partant de sa colonne vertébrale pour venir se répandre dans tout son corps.
Elle n'avait plus tous les détails en tête de la fin de journée de la veille mais il y avait une chose qu'elle savait, se rendant compte de quelques douleurs à des endroits des plus improbables dans son corps ; et c'était qu'il l'avait comblée au possible.

La brune racla sa gorge douloureuse à cette pensée, victime des cris de plaisirs qu'elle avait poussés durant leurs ébats. Elle qui n'avait pas l'habitude de beaucoup parler... ce n'était définitivement pas sa faute...

Cependant elle n'avait pas honte de ce qui s'était passé, des détails un peu plus lubriques faisant leur apparition dans son cerveau.
Non, elle ne rougissait pas.

Car elle l'avait voulu.
Et elle l'avait apprécié.

C'est un mince sourire qui se dessina sur les lèvres de la cartographe alors que le monde devenait complètement compréhensible à ses sens, sentant finalement contre elle la chaleur rassurante de celui qui lui avait provoqué tant de plaisirs... Marco.

Et son corps allait de toute évidence s'en souvenir pendant encore quelques temps, le phénix s'étant apparemment complètement lâché la veille.
Pas qu'elle lui en ait demandé moins cependant.

Seïri chassa tout cela de son esprit pour se concentrer sur cette sensation inconnue de sa personne.
Se réveiller dans les bras d'un homme pour qui elle entretenait de sincères sentiments amoureux après une première nuit ensembles, pleine de promesses maintenant inexprimables.

Elle se calla donc un peu plus contre le torse nu de son compagnon, se rendant par la même compte de sa propre nudité complète dans les draps du commandant de la 1ère flotte, le bras de ce dernier refermé avec possession sur leurs deux corps allongés ; comme s'il voulait la garder pour lui seul pour toujours. Chose qu'elle doutait qu'Ace et le reste des anciens Spades acceptent facilement.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant