16. Île hivernale

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Dire que Seïri était glacée serait un euphémisme.
Elle était en vérité aussi gelée qu'un glaçon pouvait l'être, et elle serait prête à parier une bonne bourse de berries pleine qu'elle ressemblait actuellement à une morte vivante ambulante. À vrai dire, son état était certainement plus proche de celui dans lequel les Spades l'avait récupérée juste avant de pénétrer dans le Triple Courant qu'autre chose.

Le vent soufflait comme celui de la plus violente des tempêtes des sables, prêt à arracher la moindre de leurs cellules.
Le froid était si ancré dans l'atmosphère que son corps ne faisais plus qu'un avec ce dernier, ne ressentant rien de plus qu'un engourdissement général. Et cela malgré l'épaisse cape en fourrure dont le but était effectivement de la protéger des sales intempéries de cette île hivernale.

Cela ne l'empêchait pas d'avoir les lèvres aussi gercées que celles d'un ancêtre du siècle dernier alors que la moindre partie de son visage, seule partie de son corps exposée à l'extérieur à vrai dire la piquait comme si un millier d'aiguilles y avaient été plantés.

Oui.
Elle avait définitivement connu mieux comme expérience.

L'on ne pouvait pas douter du fait que l'île de Simplegard soit belle et bien une île hivernale.
La jeune femme ne savait pas à quelle saison ils étaient tombés ; car chaque île en possédait quatre et ce peu importe qu'elle soit estivale, automnale où printanière, ce qui faisait qu'il existait belle et bien seize saisons différentes sur Grand Line... mais elle n'avait jamais eu aussi froid de toute sa vie.

Or la brune n'était pas la seule à souffrir du climat.
Chacun des membres des Spades ne sentaient plus leurs doigts de pieds ou de mains, sans parler de leurs nez rougis par l'air glacial.

Enfin pas tous.
Car en tant que détenteur du Pyro fruit, Ace était littéralement la chaleur.

Le feu.
Le plus grand remède contre le froid.

Raison pour laquelle leur capitaine était donc toujours vêtu de son éternelle tenue composé d'un short et d'une chemise ouverte sur son torse musclé, une cape sur ses épaules pour le protéger du vent plus que d'autre chose.

Et surtout, il était toujours aussi droit.
Il ne baisserait définitivement jamais la tête.

Et cela s'était ressenti dans son attitude.
Depuis qu'ils avaient posés pied à terre le brun leur avait fait suivre un rythme presque infernal.

Ils avaient affronter cinq redoutables tribus de bandits des montagnes.
Enfin les camarades de l'amnésique s'en étaient occupés.

Toujours en convalescence et n'ayant aucune compétences combatives, car après tout elle n'avait pas pu ne serait-ce que s'entrainer à tirer avec son arme ; Seïri restait à l'arrière de chaque échauffourée.
Il avait même été question de la laisser au "Piece of Spadille" mais la brune avait insisté pour être de la partie.

Elle voulait être à leurs côtés.
Mais aussi, cette escale était sa première opportunité de cartographier enfin une île.

Argument auquel Ace avait été sensible.
Avec Deuce ils lui avaient en effet expliqués ce qu'il s'était passé à la papeterie.

Seïri n'était pas seulement une excellente cuistot, elle était aussi une cartographe, l'une des professions savantes les plus rares du monde.
En vérité Ace n'en avait pas grand chose à faire de l'importance de ce métier. La seule chose qu'il voyait, c'est que cela comptait pour son amie.

Et ça lui suffisait amplement.
Elle voulait créer le plus d'uvres possibles, enregistrer les moindres de ses aventures sur le papier pour les guider eux et les générations futures.

La mémoire de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant