Chapitre 2 - Le début des ennuis

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« La longueur d'un vecteur est aussi appelée la norme du vecteur... »

Je pousse un profond soupire, les yeux tournés vers la fenêtre, la tête appuyée contre le mur. Pourquoi de tous les cours par lesquels j'aurais pu commencer, il fallait que ce soit celui-ci ?

Les mathématiques ?! Sérieusement !

On aurait franchement pu trouver plus sexy comme premier cours. Pourquoi pas une séance de littérature anglaise avec un beau professeur venu du Royaume-Uni ou un cours de sport avec un homme bien musclé ?

C'est bien trop demandé on dirait.

Les vecteurs, sans blague... Quelle ennui. Non seulement c'est un cours que je connais déjà, mais en plus le professeur que nous avons explique de manière si cryptique que j'ai même du mal à reconnaître les choses que je sais pourtant déjà ! C'est à croire qu'il le fait exprès pour s'assurer que personne ne pourra résoudre ses exercices.

Le beau temps de l'autre côté de la vitre me donne envie de simplement me lever pour quitter la pièce, mais je veux éviter les problèmes avec l'école ou ma nouvelle famille. Déjà que les élèves de la classe ne m'apprécient pas, je ne vais pas en rajouter une couche.

Pensive, je jette un coup d'œil à la salle et voit que tout le monde est occupé à autre chose que de suivre la tirade soporifique du professeur Delph. Certains regardent des films, d'autres discutent et à voix haute, sans même faire cas du fait qu'une autre personne, qui est censé les encadrer, parle en même temps.

C'est un petit peu la jungle ici, en fait.

Tout le monde fait ce qu'il veut sans que personne ne disent rien. Car ce n'est pas l'autorité qui fait la loi ici.

L'argent. C'est ça le vrai pouvoir.

Comme dans pas mal de romans que j'ai pu lire, j'ai fini dans une école de riches, entourée de gens de la haute société. Pour le coup, je ne suis pas désavantagée sur ce point, puisque je suis moi-même devenue la plus jeune fille d'un père propriétaire d'hôtel et d'une mère mannequin, qui a d'ailleurs entrainé son fils aîné – mon grand-frère de ce monde, donc – dans l'aventure avec elle.

Personne n'est ordinaire dans cette école... Sauf peut-être l'héroïne, qui vient d'une famille modeste et qui a intégré l'élite grâce à ses notes exemplaires et au vieil homme – secrètement milliardaire – qu'elle a un jour aidé dans la rue.

Je sais, je sais, personne ne s'y attendait.

Je ne l'ai pas encore croisée sur le campus, mais je dois dire que cela m'arrange. Je n'ai personnellement aucune envie de me retrouver prise dans les histoires du héros et de sa dulcinée.

Pourquoi?

Tout simplement parce que ce genre de récit prends toujours un malin plaisir à tourmenter les personnages secondaire, ou à les tuer, pour ajouter un côté drôle, frustrant ou dramatique à l'histoire.

Jusqu'à preuve du contraire, je suis un personnage secondaire et n'ai donc aucune envie de passer mon temps à me demander ce qui risquerait de me tomber sur le coin du crâne pour faire avancer l'idylle de ces deux-là. Idylle qui ne tient d'ailleurs sur 120 chapitres, que parce qu'aucun d'eux n'est en mesure de communiquer correctement !

Je sais bien que les malentendus et quiproquo sont les éléments de bases de ce genre d'histoires, mais c'est tellement énervant de se dire que s'ils avaient juste été honnêtes les uns avec les autres depuis le début, le récit se serait sûrement fini bien plus rapidement et avec moins de souffrance.

Rien que d'y penser, ça me frustre.

Tous les moments que j'ai passé à hurler devant mon écran, en lisant les histoires de protagonistes qui se détestent à cause d'un malentendu complètement stupide et finissent par se rendre compte au bout de dix ans qu'ils étaient en fait amour d'enfance et que tout était faux, me reviennent.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant