Chapitre 18 - Coïncidence ? Je ne crois pas...

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J'ouvre brusquement les yeux sur le plafond blanc de ma chambre. J'ai du mal à ouvrir les paupières, car celles-ci sont presque collées et je vois trouble, terriblement trouble. Machinalement, je porte la main à mon visage et me mets à frotter, dans l'espoir d'y voir plus clair. C'est à ce moment que je réalise que mon visage est humide... Et pas de sueur.

Non.

Mon visage est humide de mes larmes, celles que j'ai visiblement pleuré pendant mon sommeil... Pendant que je rêvais. Aussitôt, la vision de mon anniversaire – mon vrai anniversaire – me revient et une désagréable sensation me tord le cœur, une de celles qui vous coupe la respiration et vous donne envie de hurler.

J'ai rêvé de mon frère... Et ma mère.

Ma vraie mère.

[Bon anniversaire, ma sœur.]

De tous les souvenirs que j'ai, il a fallut que je rêve de celui-là...

La montre qu'il m'a offert ce jour-là... Elle était contraire à mes goûts en tout point, mais malgré tout, j'ai fini par l'apprécier. Au début, je ne la mettais que pour faire bonne figure et pour ne pas blesser mon frère qui me l'avait offert, mais j'ai fini par l'aimer. Machinalement, j'effleure le poignet sur lequel je la portais.

Il n'y a plus rien. Tout a disparu.

Je pousse sur mes avant-bras pour me lever en soupirant. Je dois me préparer pour aller à l'école, même si je n'en ai pas du tout envie. Globalement, je me sens presque aussi bien que si j'étais malade. J'ai le moral dans les chaussettes et le cœur lourd. A dire vrai, j'ai presque envie de tout envoyer valser et de rester à la maison.

Pendant que j'enfile presque au hasard des vêtements, je repense à la soirée d'hier, celle qui a tourné au fiasco. Je pousse un soupire.

[Tu les as vu eux et tu t'es vue toi ?]

Alexander a vraiment été injuste sur ce coup-là. Quand j'y pense, j'en ai encore mal au cœur. Pas que je tienne Alexander et les autres en haute estime au point de me sentir trahie, mais disons que tout ça a tiré sur l'une de mes cordes sensibles.

Il a frappé là où ça fait mal, là où je gardais mes pensées et mes douleurs les plus intimes. Il voulait me blesser, je le sais. Consciemment ou non, il le voulait et il a réussi.

En y pensant, je me dis que la journée va être étrange. Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas très envie de revoir Alexander et sa bande. Les évènements de la veille ont été bien trop éprouvants pour que je puisse simplement faire comme si de rien n'était.

Tout ça va être gênant.

Je ne sais pas comment je dois me comporter, ni ce que je dois dire et je dois bien avouer que cela m'angoisse un peu. Je ne sais pas non plus ce que Duncan et les autres vont dire, voire l'attitude qu'ils vont adopter à mon égard... Peut-être vont-ils me détester encore plus que lors de notre rencontre... ?

Du coin de l'œil, j'aperçois le coffret contenant le cadeau des garçons. Je m'en approche avant de m'en rendre compte et dépose la petite boîte dans le creux de ma main, avant de l'ouvrir. Il brille encore plus à la lumière du soleil. Il est beau et tout à fait à mon goût. Malgré tout, je grimace en le saisissant entre mes doigts.

[Tu es bien conne si tu crois qu'on est là parce qu'on est tes amis.]

Je serre le poing et me mords les lèvres, une grimace déplaisante au visage.

Dire que j'ai presque été contente.

Dire que j'ai presque réhabilité ce type en pensant qu'il était quelqu'un de bien... Je me suis bien fourvoyé.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant