Chapitre 81 - Verte de jalousie

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« On y va ? » me lance Alexander qui m'attends bien sagement, à la sortie de notre salle de classe.

Accoudé contre la porte, il me regarde ranger mes affaires avec attention, sa chevelure presque blanche baignée d'une intense lumière dorée. En cet instant, je n'arrive pas à arrêter de me dire qu'il est terriblement beau. Tout le monde le sait, vu les regards que lui jettent les filles qui passent et je ne peux pas m'empêcher de me demander comment un homme pareil peut-être amoureux de moi, comment un être si parfait peut me trouver belle et attirante.

Quand je repense à Stacy, aux autres filles et à Aurora, je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi il m'a choisi.

Malgré tout je hoche la tête avec un petit sourire et me fraie un chemin entre les tables jusqu'à lui. Je le vois scruter mes moindres faits et gestes lorsque je m'approche et je suis presque sûre, à ses yeux qui effleurent mes mains et mes bras qu'il se retient de me toucher.

« Allons-y. » je marmonne, mal assurée.

Avant que j'ai le temps de réagir, sa main passe derrière moi et se glisse dans le creux de mon dos, m'invitant à le suivre.

« Où est-ce qu'on va ? » je l'interroge, tentant d'ignorer le frisson qui me parcoure l'échine tandis qu'il s'approche de moi, sans rompre le contact entre nos deux corps.

Je le vois sourire, regardant droit devant en saluant parfois quelques élèves.

« Tu vas voir. » s'amuse-t-il, prenant un air mystérieux.

Je l'imite, me sentant de moins en moins mal à l'aise à mesure que nous approchons de la sortie.

« Alexander ! » l'appelle une voix que je reconnait être celle d'Aurora, qui est accompagnée par son prétendant.

Mais Alexander ne se tourne pas vers elle, se contentant de hocher la tête.

« Je suis occupé ! J'ai un rencard ! » s'esclaffe-t-il, comme s'il était l'homme le plus heureux du monde.

Et je ne sais une fois de plus plus du tout ou me mettre, tant je suis embarrassée de l'entendre dire tout ça à voix haute. Quelque part, je suis heureuse qu'il n'ait pas honte de dire qu'il a un rendez-vous avec moi, mais d'un autre, je ne suis pas très à l'aise avec l'idée de me donner en spectacle devant tout le monde. Malgré tout je n'ai pas le cœur de l'envoyer bouler, parce que le sourire que je vois sur son visage est particulièrement rare et que je n'ai pas envie de plomber l'ambiance avec mes insécurités.

Alors je ne dis rien et me laisse guider par lui, en ignorant les yeux inquisiteurs posés sur nous. Au bout d'un petit moment, nous finissons par arriver dans un petit café en bordure de route, dont la terrasse donne sur la ville et la montagne qui la borde. En entrant, Alexander fait signe au gérant, avant de m'entraîner vers une petite table en retrait, juste à côté des grandes baies vitrées. En bon gentleman, il tire la chaise pour me faire asseoir et se place devant moi, sans jamais arrêter de me scruter.

Nos premières secondes autour de la table sont quelque peu embarrassantes, parce qu'il est évident que lui et moi n'avons jamais vraiment été dans cette situation avant, même si je suis sûre qu'Alexander a beaucoup plus d'expérience là-dedans que moi.

« Qu'est-ce que je vous sert ? » glousse une serveuse qui arrive aussitôt à côté de nous, en prenant bien soin de s'approcher d'Alexander au point de pouvoir l'effleurer avec son postérieur.

Il n'y a qu'à le voir avec les femmes.

Rien qu'en le regardant, je sais qu'il a l'habitude qu'on le regarde, qu'on le drague.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant