Chapitre 4 - Comme un cheveu sur la soupe

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Le cours est enfin fini !

Je m'étire comme un chat en faisant craquer mon dos et mes épaules engourdies. Après deux heures de torture, me voilà enfin débarrassée de ce cours ennuyeux au possible. Je range mes affaires en silence, pensant avec un petit sourire à la nourriture qui m'attends à la cafétéria.

J'entends du bruit à côté de moi et je me rappelle soudainement que Damon est encore là et que ses deux compères l'attendent un peu plus loin, le nez sur leur téléphone. Alexander a l'air d'avoir décoléré depuis tout à l'heure et ne semble plus me prêter la moindre attention.

Et tant mieux !

Je ne sais pas jusqu'à quand son amnésie durera, mais je ne vais pas m'en plaindre. Je peux vivre un jour de plus, c'est le principal.

« Grouille toi Damon. » je l'entends grommeler, comme un ours mal léché.

Son ami ne presse pas pour autant le pas et continu à soigneusement ranger ses affaires, comme si ce dernier ne lui avait absolument rien dit. En cet instant, j'admire l'étrange capacité de Damon de faire comme si rien ne l'atteignait.

Je ne me rappelais même plus qu'il était là.

J'avais rechignée à l'idée de me trouver à côté de lui, mais je dois bien admettre qu'il n'est pas particulièrement embêtant. Je ne l'ai après tout pas du tout entendu prononcer le moindre mot ou faire le moindre bruit durant le cours. Tout ce qui m'est parvenu est le son de son stylo contre le papier tandis qu'il écrivait.

Damon se tourne d'ailleurs finalement vers moi, comme sentant mon regard posé sur lui. Il ne dit d'abord rien et se contente de me fixer, comme s'il cherchait quelque chose, avant de hocher la tête et de tourner les talons pour rejoindre Alexander et Duncan.

Bizarre.

Je crois l'avoir vu me saluer, mais j'ai dû rêver. Je ne vois pas pourquoi ce type prendrait la peine de m'adresser la parole, alors que je suis devenue l'ennemie numéro 1 de son fidèle acolyte.

« Fais gaffe à toi Miller. » entends-je Alexander grogner dans le couloir, s'éloignant.

Je souffle du nez en croisant les bras.

Il ne se fatigue jamais.

Je hausse les épaules, bien trop préoccupée par ma faim grandissante pour prêter la moindre attention à cet odieux personnage, qui se prends pour le grand manitou. J'entends déjà mon ventre qui gargouille, alors j'attrape mon sac à dos, le glisse sur mon épaule et trottine jusqu'au réfectoire qui se trouve à l'opposé de là où je me trouve.

Comme je suis nouvelle, je me perds une ou deux fois et fini tant bien que mal par parvenir jusqu'à l'entrée de la cantine, où il y a déjà la queue.

Je plisse les lèvres, mécontente.

Chiotte.

Je ne suis décidément pas prête de manger. Et pour cause, je finis par atteindre les plateaux repas au bout d'une bonne quinzaine de minutes, qui me semblent avoir durées des heures. Sans demander mon reste, j'empoigne des couverts, les poses sur le plastique et y glisse une bonne platée de choux-fleurs à la crème avec de la dinde sauce champignons, avant de terminer le tout par une compote à la pomme.

J'en salive déjà rien qu'en regardant le plat et esquisse un vague sourire, en imaginant le goût de la nourriture dans ma bouche affamée.

« Regarde tout ce qu'elle va engloutir. » entends-je des murmures.

Je grince des dents, sans faire cas de la voix nasillarde qui me parvient aux oreilles.

Restons calme. Ne gâchons pas ce merveilleux repas pour rien.

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant