Chapitre 61 - Les papillons dans le ventre

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Allongée dans mon lit, je pousse un soupire, alors que les images de la journée me reviennent. Il faut dire que celle-ci a été particulièrement riche en émotions. Entre Chris, Thésée et ma discussion avec la famille, j'ai connu des jours plus paisibles !

« Je suis claquée... » je marmonne, en fermant les paupières.

Je suis toujours étonnée de voir à quel point pleurer peut épuiser un être-humain.

C'est pourtant que de l'eau...

Une vibration dans ma main me sort de ma torpeur et je me rends compte en fixant l'écran de mon téléphone que j'ai un appel.

« Tiens... ? » je souffle, un peu surprise.

C'est Alexander...

Je me demande ce qu'il veut... Voyant son nom s'afficher, je dois avouer que je suis quelque peu stressée. Plus que la perspective de recevoir un appel de lui, c'est le fait que celui-ci survienne après mon altercation avec Chris qui m'inquiète un peu. Après tout... S'il a vraiment fait ce que je pense qu'il a fait... Je ne sais pas très bien comment je dois réagir avec lui.

Après une longue hésitation et parce que je vois qu'il insiste, je finis par décrocher, avant de porter le combiné à mon oreille.

« Allô ? »

« T'en as mis du temps ! » il note, d'une voix légère.

Je plisse les lèvres en l'écoutant, ne sachant pas vraiment quoi répondre.

« J'ai fait de mon mieux. » je grommèle, même si je sais très bien que c'est faux.

Après tout, mon téléphone était là depuis un moment... Mais bon, dans tous les cas, même si je n'avais pas été distraite, je n'aurais pas répondu immédiatement. J'ai pas envie qu'il croit que j'ai rien à faire au point d'être désespérée au moindre appel que je reçois.

« Si tu le dis. » répond-il, très peu convaincu, avant qu'un petit silence s'installe.

Je ne saurais trop dire si c'est lui qui est embarrassé ou moi, mais toujours est-il que nous ne prononçons pas le moindre mot avant quelques longues secondes.

« Comment tu vas ? »

Je fixe le plafond d'un air absent, alors que mon ventre se serre.

« Ça va... Je crois. »

Il soupire.

« Faut pas que t'écoutes ce mec, c'est qu'un connard. »

« Je sais. »

« T'es une fille super et t'as pas besoin d'un plouc pareil. »

Je m'apprête à répondre platoniquement avant de réaliser ce qu'il vient de dire ? Surprise, je manque de m'étouffer avec ma salive.

Il a dit quoi... ?

« T'es... T'es malade ? » je hasarde, sonnée par cette prévenance qui ne lui ressemble pas.

Je l'entends ensuite grommeler à l'autre bout du fil et je m'en veux presque aussitôt d'avoir posé la question. Le truc c'est que... Je ne m'attendais pas à ça de sa part et puis... Sous le coup de la surprise, je n'ai rien trouvé d'autre à dire.

« Si j'avais su, j'aurais pas appelé. »

Je grimace en me mordant les lèvres.

« Désolée. » je m'empresse de répondre, gênée. « C'est juste que... J'y croyais pas mais... Je me suis quand même sentie comme une merde. »

Shitty transmigrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant